Les années passant, les attentes et les goûts changent. Un beau jour, ce qui vous attirait vivement vous semble briller d’une lueur pâle, comme après un mauvais réveil. Ainsi en va-t-il de Paris pour moi aujourd’hui.
Lorsque j’y suis revenu pour compléter mes études, après un long exil provincial, je me suis mis à respirer. J’étais pris à l’Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine et accepté à la prestigieuse Cité Internationale Universitaire de Paris. J’allais marcher sur les pas de Jean-Paul Sartre, Léopold Sédar Senghor, Karen Blixen et tant autres illustres prédécesseurs, rien de moins ! J’étais avide de tout. Je fréquentais des étudiants brillants, approchais par ailleurs toutes sortes de milieux, courais les concerts classiques et les récitals lyriques, travaillais à mes études et donnais des cours en province un jour par semaine. Je retrouvais aussi à Paris ma grand-mère maternelle avec qui je dînais chaque dimanche. Je vivais intensément. Paris était rempli de promesses.
Puis le temps des études s’est achevé, j’ai quitté la Cité Internationale où j’avais passé trois années heureuses. Mes amis se sont dispersés rapidement, souvent aux quatre coins du monde. L’état de grâce était passé. Pourtant je n’éprouvais aucune lassitude. Celle-ci aura mis du temps à s’installer.
Pourquoi vois-je les choses si différemment aujourd’hui ? Les années qui passent avec leur lot d’épreuves et de contraintes ont sans doute leur mot à dire dans cette évolution. Le regard que l’on porte sur la vie à 25 ans n’est certes pas le même qu’à 40. Pourtant, il ne me semble pas que j’aie amoindri mes capacités d’enthousiasme ni mon aptitude à la joie. Non, la ville a changé. Signe frappant de la tristesse environnante : le noir et les teintes très sombres portés partout, par tous. Au quotidien, tout ne me semble que brutalité, indifférence à l’autre, incivilité, saleté, vulgarité et crétinisation triomphante.
En dépit de tout cela, de toutes les bonnes raisons qui m’inciteraient à quitter une ville dont j’ai beaucoup épuisé les charmes, mes désirs d’ailleurs déclenchent systématiquement une angoisse. Désirer une chose, mais être incapable de répondre à ce désir. Le parfait conflit névrotique ! Il faut dire à mon corps défendant que j’ai en moi des souvenirs de province à une période où cela ne me correspondait pas du tout, des réminiscences de dimanches à se pendre à la première poutre venue. Cela n’arrange rien.
Donc quitter Paris, oui, certainement, quand mon désir aura mûri, que je n’aurai plus qu’à le cueillir. Et que peut-être alors le choix d’une destination aura lui aussi fait son chemin. Pour le moment mon inclination irait vers le Sud-Ouest où j’ai mes racines et de beaux souvenirs. Au bord de la mer ? à la campagne ? dans une grande ville ? Pauvre petit choix, je sens qu’il va devoir tracer son chemin à travers d’épaisses brumes avant d’émerger devant moi clair et lumineux. Je lui souhaite plein de courage.
Parlant de clarté, revoici quelques photos d’Arcachon : la plage Pereire, la jetée de la Chapelle, le parc Mauresque et sa pinasse au centre… Le tout sous un ciel immaculé.
LEONARD Martine dit
On se pose des questions, puis on oublie, et un jour on a la réponse, j’ai déménagé 10 fois, l’été prochain ce sera le 11ème déménagement et un joli projet de vie, à côté de la maison de George Sand, j’en rêvais depuis l’âge de 9 ans, mais ensuite la province me paraissait d’un ennui mortel..je suis allée à Paris, à Deauville, en région parisienne, puis ailleurs et ailleurs… puis retour aux sources dans le Berry, dans le Cher actuellement puis dans l’Indre l’année prochaine.Votre changement de vie viendra et vous serez bien là où vous sentirez que cela devient une évidence. A bientôt Philippe. Martine
Sophie dit
Tiens, tiens …
jane dit
c’est là que l’on se rend compte que l’on vieillit …………………..
Christelle dit
Alors , je te laisse imaginer ce que l’on ressent lorsqu’on habite l’Est, un jour de pluie comme aujourd’hui alors que le bleu de la mer se rappelle , par les photos, à notre bon souvenir ….Je crois que tous ces sentiments qui amènent tant de questions existentielles s’appellent la nostalgie .
jean françois dit
C’est un 11 septembre façon Philippe !
Philippe Joubert Lussac dit
Et pourtant je n’ai pas fait sauté la tour Montparnasse !
Folfaerie dit
Comme je vous comprends. Moi j’ai sauté le pas un peu avant mes 40 ans. Un coin de campagne nivernais où je respire enfin depuis quelques années. La culture me manque encore parfois, je compense avec mes livres et des activités en extérieur (les brumes si poétiques de l’automne, la clarté lumineuse d’un matin de printemps, le spectacle mouvant des jeux de lumière sur la Loire ont depuis longtemps supplanté les charmes de Paris !), la marche, les promenades à vélo ou à cheval, et comme la solitude m’est nécessaire, j’y trouve mon compte. Vous trouverez le lieu idéal le moment venu, j’en suis certaine.
Philippe Joubert Lussac dit
J’en suis certain aussi.
Marie dit
J’ai vécu entre Paris ou mon mari bossait et la Bourgogne. Mon mari a été muté et donc nous sommes à demeure en Bourgogne. Oh combien je regrette Paris..Le monde , les marchés, les sorties, mon quartier à côté de Montmartre … Ici c’est triste à mourir. On s’interrogeait aussi sur un pied à terre dans le sud-ouest car nous sommes allés cette année dans le sud ouest et nous avons beaucoup aimé Arcachon….
Philippe Joubert Lussac dit
Quitter Paris oui, mais effectivement pour faire le bon choix de destination, celui qui ne se transformera pas en cauchemar.
Anne-Laure dit
Bonjour Philippe!
Ah le tournant de la quarantaine! Comme je te comprends! Parisienne de naissance j’ai habité 18 ans le 7ème pour ensuite émigrer en banlieue ouest , puis nord ouest puis est après des incursions en province, un an à Agen, un an en Normandie… (22 déménagements hic!)
Depuis 10 ans au même endroit à 30 km de Paris on eût pu nous croire calmés, mais non! a fait 30 ans que je rêve d’habiter en province!
Après 5 ans de tergiversations, des milliers de kms parcourus, cette fois, nous avons sauté le pas , nous nous faisons construire une maison en Charente-Maritime pas loin de la mer près de la Saintes si souvent décrite par Madeleine Chapsal dans ses romans….
Nous avons fait le choix d’ habiter cette douce et lumineuse région dans 2 ou 3 ans, mais nous irons progressivement là bas en vacances. Bien sûr, tout est à imaginer mais je suis d’accord avec toi pour trouver que Paris n’est plus ce que c’était….
Le vert logis dit
Pour des raisons biographiques je suis aux anges aux bord de la méditerranée
Nous avons décidé cet été d’un ailleurs en Grèce ou en Espagne et du pied a terre a hossegor
Oui Philippe le temps nous patine autrement
Arcachon ne serait pas si loin
A tt bientôt
Isabelle
Swann dit
Vous avez tracé votre route, vous l’avez suivie et vous n’aviez pas prévu un tournant, ensorcelé par les lumières de la capitale, sa vie intense, sa beauté… Les années passent et, comme les statues des parcs enchanteurs; revêtent de gris les jeunes hommes blasés… Il aura suffi d’une escapade au soleil, en liberté, pour que la vérité éclate… Je ne peux plus ! Je désire autre chose, retrouver mes racines; respirer enfin… Une alternative, sans doute. Un choix difficile ? Oui. Mais un beau jour, vous saurez.et tout sera simple.
Philippe, Paris est à vol d’oiseau pour les nostalgiques Un petit tour sur le vieux manège, un bonjour aux canards, aux roses de Bagatelle. “C’était bien, mais comme je suis heureux ici”.
Je souhaite lire cette phrase…Eh oui, ce serait bien !
Les clichés sont beaux. Le manège, le voilier ont mes préférences.
Swann
Souslamargelle dit
Je comprends bien ce point de vue. Il y a quelques années, nous avons quitter Bordeaux pour venir vivre à Paris. Ce n’était pas un choix mais une réalité économique. Si vous avez la possibilité de faire le chemin inverse, foncez!
Sandrine dit
Bonjour
Parisienne (originaire du Sud-Est) depuis seize ans, je suis malheureuse et je passe mon temps à me trainer, je ne profite en rien de Paris dont je ne vois que les incivilités, le trop plein de population, tout ce qui fait que cette ville peut être vécue comme un véritable cauchemar.
Célibataire, ne pouvant compter sur une mutation, je recommence à cogiter. Oh toutes ces années n’ont pas été les mêmes, j’ai même vécu des moments plus sympas à Paris mais là basta, je veux quitter, enfin je crois. J’ai toujours aimé Saint-Malo, j’ai connu cette ville petite avec mes parents à l’occasion de petit séjour, et puis je l’ai retrouvée avec un immense bonheur il y a quelques années durant trois semaines de vacances. Besoin de vrai air, de repartir de zéro, de mer démontée, de vrai sable, de terroir je crois, de pouvoir à nouveau la nuit tombée aller à pied voir le coucher de soleil sur la mer, j’ai envie de vivre pas après pas au lieu de me sentir aller vers ma tombe, me lever pour rien, me coucher pour rien, endurer mon boulot. J’ai eu un cancer il y a cinq ans, je suis guérie, j’ai la quarantaine passée, je me dis que j’ai pas réchappé, j’ai pas compris pour rester plantée là à écouter les gens raisonnables. Je n’ai fait ma vie du temps où j’avais des élans, que sur des coups de tête et ce n’est qu’à ces moments-là que je me suis sentie vivre. De quoi j’ai peur…
Philippe Joubert Lussac dit
Les changements ne sont pas faciles à aborder, les raisons en sont multiples souvent : travail, attaches, résistances intérieures… J’espère que votre envie trouvera son petit bonhomme de chemin vers une solution. Mais à Paris tout n’est pas perdu, tout n’est pas si sombre : il y a Gris-bleu et moi ! ;-)
Soizig dit
Il est des décisions qui finissent par s’imposer un jour… C’est ce qui m’est arrivé.
Née à Paris où j’ai vécu jusqu’à mon mariage, une grand tour en province, la Normandie puis la Champagne-Ardenne pour suivre mon mari nommé là à titre professionnel. Puis, retour en région parisienne. Nos enfants nés au fur et à mesure de nos pérégrinations, la disparition prématurée de mon mari, l’insistance de mes enfants pour que je m’établisse dans un lieux calme et serein m’ont conduite à prendre la décision de quitter l’Ile de France…
Une année s’est écoulée depuis ce grand saut dans le presque inconnu. Je suis aujourd’hui en Bretagne Nord, heureuse d’y être, la mer est quasiment sous mes fenêtres, j’ai tissé de nouvelles relations en allant au devant des autres, je me sens beaucoup moins stressée, plus calme, j’apprécie à sa juste valeur les moments de la vie ici.
L’avion, la voiture, le train me relient à Paris où je me rends assez régulièrement, internet, Skype, le téléphone me permettent de rester en contact avec tous ceux qui me sont chers.
Je ne regrette pas ma décision. Je vous souhaite qu’il en soit de même pour vous le moment venu.
Philippe Joubert Lussac dit
Il est vrai qu’internet permet de ne pas être isolé : on peut faire des achats à distance, travailler, voir sa famille et ses amis…
Je comprends que vous ne regrettiez pas, surtout avec la mer toute proche.
Laurence dit
Et bien voilà, on y arrive tous à un moment ou un autre ! Nous sommes installés en Normandie depuis 8 mois après plusieurs années de réflexion et de questionnement et nous ne regrettons en rien notre vie en région parisienne. Cela devenait impératif de fuir ce que tu décris, alors qu’il y a quinze ans on n’y pensait même pas. Et contrairement à ce qu’on peut penser, la province regorge de culture et de choses à faire si on sait choisir l’emplacement où s’installer. En cas d’envie irrépressible, le train, la voiture, l’avion, et hop un petit tour à Paris mais franchement on n’en a pas ressenti le besoin pour l’instant.
Par contre, la mer, la campagne, le calme, la qualité de vie que nous avons retrouvée nous apportent beaucoup de bonheur.
Un matin tu te lèveras et ce sera évident, laisses faire le temps…
Philippe Joubert Lussac dit
Laurence, un matin, ou un soir. Je ne suis pas sectaire ! ;-)
Véronique dit
Bonsoir,
J’ai fait ce choix il y a 16 ans.
J’ai quitté un bon job à l’Opéra de Paris (15 ans) pour une qualité de vie non seulement pour moi, mais aussi pour mes fils.
Je vis au bord de la mer, en Bretagne, d’où je suis originaire… et je ne regrette pas ce choix.
Mais oui… laissez mûrir tout cela ;)
Fée des Brumes dit
Evidemment, ton sud-ouest a de belles couleurs, des atouts et des raisons de t’appeler. Pour ce qui est de se faire un chemin dans les brumes, je connais. La meilleure façon de procéder étant de suivre son instinct.
Belle maturation de tes envies, cher Gris-Bleu…
Paul-Jean dit
Oh ! dirait le médecin de famille, c’est très grave. Si le jeune homme veut changer d’air, alors qu’il n’y en a pas de meilleur que celui de Paris, c’est qu’il fait une dépression !? Rien que de lire le nom de Sartre, personnellement, j’en ferais une. Allons, je crois que c’est un petit coup de blues. Beaucoup de Français en sont à ce point en ce mois de rentrée, et de Parisiens plus encore… Une opportunité se présentera à vous, j’en suis certain et vous la saisirez car vous saurez que c’est la bonne.
Léa dit
Cher Philippe,
Je pense sincèrement que vous êtes sous l’effet nostalgique de vos vacances de rêve… Je suis certaine que loin de Paris, on ne peut pas résister longtemps. Je ne peux pas me résoudre à prendre ce risque, alors que je rêve de campagne romantique, d’un jardin de roses et de CALME… je crois pourtant que je m’ennuierais terriblement. Et puis attendre un vétérinaire pour une URGENCE durant des heures ou bien ne pas pouvoir faire la moindre course sans une voiture… la ville a tant d’avantages, tout de même.
Cela étant, si vous pensez trouver votre idéal de vie ailleurs n’hésitez pas plus longtemps, vous pourriez laisser passer de belles années et ne plus pouvoir en profiter de la même manière dans 10 ou 15 ans… le temps file très très vite.
Philippe Joubert Lussac dit
Léa, le temps qui file, j’en ai bien conscience. Et ça met la pression ! ;-)
iris dit
j’ai habité un village touristique pendant 25 ans
et je dois dire , que le changement effectué il y a 10 ans , pour aller
habiter la campagne est souverain
on vit à une autre vitesse
on prend le temps , on s’épanouit ,
je comprends votre désir de quitter une grande ville , le bruit , la fureur ,
l’insécurité ,
les goûts changent et les besoins aussi
le seul conseil , que je puis me permettre de faire
et de ne pas vous éloigner d’une grande ville , si vous choisissez la campagne
c’est une affaire de commodités , la neige l’hiver
puis les hôpitaux , les courses :::::::::
vous avez le temps de bien réfléchir
éviter les endroits trop touristique , c’est une vrai plaie
sur de 2 mois de l’année, la population se multiplie par 1000 ::::::::
Paris n’est pas le centre du monde , c’est là ou on fait son “nid”
tendresse
edith
Philippe Joubert Lussac dit
La vie à la campagne pourrait me correspondre très bien sous plein d’aspects : j’adore la nature, la tranquillité, jardiner etc. Mais sans être isolé. L’idéal en somme : une petite maison en ville avec un vaste parc ! ;-)
iris dit
un petit plus
je viens de faire un article sur mon autre blog
sur Élisabeth Von Arnim
” mon jardin Allemand ”
Avril enchanté ”
un auteur que vous aimerez certainement
à bientôt
edith
Philippe Joubert Lussac dit
Iris, j’ai même déjà fait un billet sur Avril enchanté que j’avais adoré.
fleur de sel dit
L’herbe est toujours plus verte ailleurs, cependant il est des moments dans l’existence où l’envie de changer de lieu se fait sentir.Moi qui ne vais à Paris que pour le plaisir de me promener ou de voir une expo, je ne vois que le bon côté des choses.Ma fille aînée me disait l’autre jour plutôt mourir que de retourner en province.Je lui disais quand même que La Rochelle était une jolie ville vivante où il y a une vie culturelle en plus de la mer, elle me disait “les gens doivent s’embêter”.Ma fille cadette ne se voit pas vivre ailleurs qu’à Paris également.Finalement, elles qui ont toujours vécu en province, sont plus parisiennes que les natifs eux-mêmes.Moi qui vis à la campagne, je veux retourner vivre en ville, mais, dans une petite ville de province car on peut aller au cinéma,voir une expo,un spectacle sans faire des kilomètres et programmer à l’avance sa sortie contrairement à la campagne.La Rochelle me plairait mais les prix d’achat de maisons sont prohibitifs, l’immobilier talonne Paris. Je pense à Niort où je suis née,où j’ai mes amis, petite ville aux portes du marais poitevin et à 3/4 d’heure de La Rochelle.Vous voyez, vous n’êtes pas le seul à vous poser des questions.A chaque fois on pense que c’est la dernière, qu’on ne bougera plus et on se lasse.Il est toujours difficile de se remettre en question, et de faire les bons choix. Bon courage Philippe pour cette rentrée qui semble difficile après vos vacances paradisiaques.
Catberry dit
Cher Philippe,ceci ressemble à une sorte d’inventaire…..
Nous y sommes tous confrontés quand les épreuves nous bousculent .
Arcachon….mes vacances d’ado …il y a bien longtemps , à fuir l’été !
Vous êtes brillant quand vous trempez votre plume dans l’humour , et encore plus dans la mélancolie .
Courage , la vie est si forte.
Philippe Joubert Lussac dit
Catberry, à fuir l’été en effet, je peux facilement l’imaginer, c’est la raison pour laquelle je suis parti fin août. Il y avait de l’activité mais c’était tranquille en même temps.
stephanie dit
…la remise en question de la quarantaine…. logique ! bonne reflexion, il est vrai que la vie à Arcachon semble plus douce qu’à Paris, et je suis certaine que ton œil sera nous éblouir de tendres photos, là bas aussi….bises
florence dit
Tous ces commentaires sont vraiment intéressants à lire et prouvent que beaucoup sautent le pas en changeant radicalement de vie : je l’ai fait trois fois déjà et je sais que je peux encore le faire, car il faut vivre sa vie et non pas la rêver !
Maintenant à Lille, je “descends” souvent à Paris, et chaque fois, bien que je sois toujours autant éblouie par la capitale, je reviens aussi désabuser par la mentalité qui y devient de plus en plus invivable : indifférence, manque d’éducation, agressivité, saleté, bruit, intolérance, toutes les valeurs qui sont essentielles partent en quenouille dans notre beau Paris, la rendant insupportable. Donc je comprends ton voeux, et je pense effectivement qu’un moment va venir où ce sera pour toi un évidence, une nécessité absolue. Chaque fois que je me suis posée cette question de changement, il est venu d’un coup, en un claquement de doigts…
une opportunité, un coup de chance…
tu vas voir, çà vient plus vite que tu ne crois !!!
Philippe Joubert Lussac dit
Oui, si ça se trouve, je franchirai le pas d’un coup, sans longue préméditation. Ce n’est pas exclu. Mais il faut que je consolide mon activité d’abord, ensuite j’imagine que je pourrai travailler d’un peu n’importe où…
Carmen dit
Bonjour Florence,
Pourriez-vous préciser ce que vous dites sur Lille ?
Quels avantages y trouvez-vous que vous ne trouvez pas à Paris ?
Ne souffrez-vous pas trop d’une vie culturelle plus faible qu’à Paris et du manque d’espaces verts ?
Sur le plan de la sécurité et de la délinquance, ça rassemble également pas mal d’inconvénients, non ?
Bref, je suis étonnée de ce choix par rapport à la ville lumière.
Merci pour votre éclairage !
florence dit
PS je réponds toujours vite aussi, et j’oublie de me relire, pour apercevoir ensuite quelques fautes ! mille excuses !
gelinotte dit
tu seras le bienvenu à bordeaux. La ville a changé. Le tram, les quais, le centre historique classé….. Et arcachon à portée de main….
Philippe Joubert Lussac dit
Gélinotte, je ne connais même pas Bordeaux, alors que j’ai (ou ai eu) de la famille partout autour : Saint-Emilion, Libourne, Castillon-la-Bataille, Gradignan, Blaye…
Birgit dit
J’ai souvent changé de chemin je pense ( je suis et je reste nomade dans l’âme), ils étaient tous différents, tous nuancés. Avec le recul, je pense pouvoir dire que nous connaissons le choix a faire mais que parfois il est au combien difficile de franchir le pas. Difficile de se faire confiance quand on nous apprend parfois tous les jours de se méfier de tout..Difficile aussi d’écouter son instinct, ses envies, ses “je sais ce qui est bon pour moi” quand mille arguments plus rationnels les uns que les autres autres veulent nous empêcher….d’écouter.
Il y a cette citation de Sénèque que j’aime beaucoup :
” Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.”
Quand je te vois heureux comme sur la dernière photo de ton post précédent ( ma deuxième pref’ de chez pref’ je crois – juste après l’inoubliable Fiat 500 jaune il y a” 3 ans maintenant je crois? – désolée si je me répète )…. je me dit que le bon choix et peu importe lequel, sera pris le moment venu.
Et ouste le parfait conflit névrotique. Même si parfois ils sont attachants.
Birgit
Philippe Joubert Lussac dit
Mais oui Birgit, la fiat jaune, c’était il y a trois ans. Tu as raison de dire qu’on nous apprend à nous méfier de tout, et la crainte est toujours synonyme d’immobilité, du moins d’immobilisme.
Annie dit
Crise de la quarantaine, ou blues du retour de vacances ?… Peut-être un peu des deux… La réponse s’imposera d’elle-même, quand l’envie d’autre chose fera pencher la balance pour de bon…
Annie
Vinciane dit
Comme je te comprends….., si tu ne sais où aller, il y a des gens biens à Liège et bien d’autres choses…. :-)
Philippe Joubert Lussac dit
Vinciane, je ne connais pas Liège mais vivre à Bruxelles me tenterait bien si l’opportunité se présentait.
Bernadette dit
Mais quelle bonne idée ! Bruxelles, ma Belle ! Si je peux t’aider, n’hésite pas à me contacter ! Ce serait un plaisir de t’accueillir dans notre beau plat pays, comme disait Jacques Brel !
Kiki dit
Je te comprends fort bien – Paris est magique quand on peut rentrer chez soi le soir ou après un événement…. nous habitons à une petite distance et sommes totalement dans la verdure, c’est calme et bien plus paisible. Il est bien d’avoir Paris pas trop loin mais y vivre, avec le stress, les gens nerveuses et cyniques – personne n’a jamais un moment de temps pour quoi que soit, ce n’est pas vivable. Il suffit d’essayer se rendre au travail en voiture pour se rendre compte qu’on perd la volonté à vivre – on âge à une vitesse effrayante.
J’ai toujours défendu les Français durant toutes les années que j’habitais dans d’autres pays, parce que je ne connaissais pas la vie parisienne…. Depuis j’ai appris à voir ce que mes amis disaient – moi je connaissais que la France ‘de vacances’, on était toujours gentil et charmant avec moi, je parlais bien le français avec un accent que les ‘vrais de vrais’ considèrent charmant et la vie était belle….
Je te souhaite que ta voix intérieure va te dire quand le moment arrive et tu vas l’écouter et suivre – et tout sera bien fait ! Bon courage.
agnès dit
Je pense qu’à un moment, ça se fera facilement…..
Belle journée
Sylvie dit
J’ai grandi à Meudon et fait mes études à Caen. Ensuite j’ai vécu à Paris (XIè, XVè, XIIè), à Suresnes, Meudon et Issy (et maintenant). Il y a 2 ans j’ai quitté une grande* entreprise pour ouvrir un petit salon de thé à Versailles.
Avec mon conjoint qui, comme moi, ne supporte plus le bruit, le stress, la pollution, les voisins**, … nous pensons avoir trouvé La (notre) solution : nous allons nous installer à Rambouillet : jolie ville, forêt, gare, lycée… Maintenant il ne nous reste plus qu’à trouver La maison (au calme, loin de tout pylône ou antenne, avec grand jardin clos, des roses anciennes, des arbres fruitiers, plein d’oiseaux, des papillons, un point d’eau pour les libellules, un ciel plein d’étoiles (???), … Dès qu’on (/si on) a trouvé, je vous raconte. Bonne journée à tous !
* pas à tous les sens du terme.
** je leur ai pourtant dit que mon pseudo sur skype était “amoureux du silence” …
Sara dit
Quitter Paris? Moi, il fait 24 ans que je n’y retourne. Pour moi c’est une merveille. Mes souvenirs sont-ils si precieux que j’en ai toujours l’envie.
Mais tes paroles me font ruminer “brutalité, indifférence à l’autre, incivilité, saleté, vulgarité et crétinisation triomphante”. ma fille qui a visité Paris cet hiver passé m’a raconté qu’il a changé, il y a beaucoup de pauvres sur les rues, et en plus il est sale…Si tu qui y habites et qui es très sensible, assise cette difference à pire, ondoit te croire?
Mais je pense encore a tes paroles. Ils sont des mots qui viennent beaucoup de fois à ma tête lorsque je parle de la société en général. ce sont les signes des temps ou ce sont les signes de notre l’âge?
L’autre journée, 11 septembre, en Catalogne 1M et demi de personnes ont sorti sur les rues comme une seule voix et d’un seul désir…
Il y parfois occasions qu’on retrouve le spoir, la crédibilité en ses voisins.
Mais je comprends, l’on retourne à ses racines et la vie dans une petite ville de provinces nous apporte des plaisirs qu’on ne trouve réellement dans la grande ville.
Mais garde toi pour moi un morceau encore de cette belle Paris, son coté aimable, charmant et même, feminin.
Merci pour ces réflexions. Gros bisous.
Delphine dit
Je rentre de vacances moi aussi et votre article fait écho à ce que j’ai pu ressentir à mon retour sur Paris. Après la lumière, l’horizon sans limites de la mer et le sourire et la disponibilité des habitants de La Rochelle, voir tous ces visages fermés et tristes dans le métro a été une première épreuve. Je me demande pourquoi il y a tant d’agressivité sur Paris et la banlieue, alors qu’en province les rapports sont plus naturels… Vos photos prolongent en tout cas ces moments de bonheurs simples, j’y retrouve cette belle lumière de l’ouest !
Aureliec dit
Où en êtes-vous un an après ?
Philippe Joubert Lussac dit
J’en suis à peu près au même point sauf que désormais je compte plus souvent prendre des temps de repos hors de Paris. Lorsque j’avais écrit cet article cela faisait 3 ans que je n’avais pas pris de vacances. Le grand saut n’est pas encore pour tout de suite en tout cas.
Aureliec dit
Merci, j’habite en banlieue et je ressens le besoin de partir presque tous les WE, (sans toujours pouvoir), mais je ne sais pas si je pourrais me réadapter à une vie en “province” (je déteste ce terme qui signifie qu’il y a Paris et le reste qui serait homogène). Vivre dans le centre d’une ville grande ou moyenne ne changerait pas grand chose (un poil plus d’espace mais avec quel emploi et salaire) et la vie dans une petite ville ou à la campagne implique un changement risqué (manque de contacts, éloignement des services et écoles, sans parler de l’emploi).