Depuis Saint-Jean-de-Luz, j’ai voulu aller passer une journée à Saint-Sébastien. L’aventure paraissait très raisonnable, aucun obstacle inconsidéré ne semblait devoir surgir, ni pour m’empêcher d’atteindre mon but, ni pour gâcher ma journée.
Seulement voilà, lorsqu’une indécrottable poisse a décidé de vous coller, vous et personne d’autre, alors que vous vous êtes éveillé le matin même dans un état de parfaite innocence (celui-là même qui préside d’ailleurs à chacune de vos journées), eh bien vous devenez tout à coup une petite chose démunie, un fétu de paille dans un tsunami, un moucheron dans un cyclone, une feuille d’automne balayée par des vents froids sous un ciel sombre au cœur d’une forêt humide. Inutile de vous narrer par le menu mon chaotique voyage, il ne faut pas abuser des bonnes choses. J’ai fini quoi qu’il en soit par arriver à Saint-Sébastien. En descendant bien sûr à la mauvaise gare, celle qui se trouve à la périphérie de la ville, mais je n’en étais plus tout à fait à ça près…
Il est ainsi des moments dans la vie d’un homme où il doit savoir accueillir bravement les coups du destin, et demander humblement son chemin en espagnol. La jeune femme qui m’a gentiment répondu m’a expliqué que je pouvais rejoindre le centre en une demi-heure de marche environ mais que je pouvais aussi prendre un bus. La perspective de me retrouver à Buenos Aires ou à Pékin suscitant peu mon intérêt, j’ai préféré finir à pied. Je suis donc enfin parvenu dans le centre au terme d’une matinée de voyage complète, sous un soleil de plomb, épuisé, et dans d’assez mauvaises dispositions pour apprécier ma visite dirons-nous.
Si je retourne un jour à Saint-Sébastien, j’opterai pour la téléportation. L’avantage des mauvaises expériences est de permettre souvent ultérieurement des choix plus stratégiques.
Mais si l’envie me prend vraiment d’y retourner, le mieux serait encore que je reste couché !
Saint Sébastien était un martyr …je me trompe ? Quel périple !!! Bonne journée.
Prem’s pour une fois ! Dis donc tu en dis trop ou pas assez ! on s’inquiète, on se pose des questions, on imagine des choses, ne nous laisse pas dans l’expectative et l’ignorance ! Ceci étant, il faut quand même y retourner, belle ville !!!
Bonjour Philippe,
j’ai l’honneur de ne pas vous demander… non pas votre main, comme le chantait si joliment Brassens, mais “pardon” d’avoir ri de bon coeur à l’évocation de vos déboires en terres lointaines !
Si j’ai choisi le terme “évocation” c’est bien parce que je reste sur ma faim. J’attendais ” le menu” que vous avez préféré taire, pour je ne sais quelle raison. C’est dommage, car je suis sûre que votre style est en mesure de surpasser vos mésaventures les plus cocasses, incongrues ou même humiliantes ! C’est vous dire ma confiance !
Un vrai “pardon” , pour finir, de n’avoir pas laissé de commentaires sur vos derniers articles, même si je les ai dévorés avec délectation, comme d’hab’.
Mamoun, le menu n’avait rien que de très banal : histoires de changements d’horaires, de ratage de navette, de car, de marche forcée, d’ampoules aux pieds….Bref, d’utilisateur de transports en commun mi-malchanceux, mi-étourdi…
J’espère adoucir un peu votre faim ! ;-)
décidément le pays basque était très à la mode cet été….
Mais je suis sûre que cet épisode fut très vite oublié vu les très belles photos…
Bonne semaine Philippe.
Vinciane
Se risquer hors de nos frontières est parfois source d’aventures dont on garde souvenir… Vive l’exotisme !
Très jolies les photos. j’aime beaucoup le pays Basque. Belle journée.
Bonjour Philippe
j’aime, le mot est faible, la photographie de la plage à travers la balustrade.
Pour vous consoler de vos déboires, voici un très bref chapitre d’une journée de juin 2005, entièrement ratée.
En fin d’après midi, pour essayer de terminer sur un moment d’enchantement, je mets le cap sur le Cimetière Marin de Sète.
Je vais faire court.
Mauvaise sortie d’autoroute, 1 heure d’embouteillage le long des plages avec leurs camions à frites, les estivants au sens le plus laid sens du terme.
J’arrive enfin. Ma demande entraine des regards perplexes, et puis quelques réponses, oserais-je dire, avariées…
On me donne comme repère le supermarché Auchan et d’autres du même acabit.
Je finis par trouver.
C’est un cimetière en terrasses, et déjà, bêtement je gare ma voiture tout en bas.
Je n’étais pas entrée depuis dix minutes que j’entends au loin la cloche et le cri du gardien annonçant la fermeture. Je cherche une porte, je n’en trouve pas et ce qui suit, chaque fois que j’y repense, me fait à la fois terriblement honte et mourir de rire.
Je me suis mise à longer le mur d’enceinte en criant “Au secours, au secours, je suis enfermée dans le cimetière” !
Ce n’est pas un prince charmant qui m’a délivrée, et j’étais furieuse quand il m’a appris que les portes n’étaient pas bloquées pour sortir
La lumière était superbe, je venais de rater la possibilité de passer les trois heures suivantes, à me promener parmi de vieilles tombes oubliées, imaginer leurs histoires, et finir par m’assoir, livre et carnet à portée de main, entourée d’une vue à couper le souffle, et de fantômes bienveillants.
La suite fut pire encore, je vous l’épargne !
Anne
Anne, vous avez quand même dû vous sentir soulagée de ne pas avoir été enfermée, car l’enchainement alors aurait pu être pire : contrainte d’escalader le mur d’enceinte, déchirant vos vêtements et vous faisant une entorse à l’atterrissage ! ;-)
J’aime beaucoup ces photos. C’est intéressant, j’avais eu cette même envie, mais au Tréport, de prendre un manège. Cela fait des photos magnifiques.
L’atelier o. , les manèges sont en effet plutôt photogéniques.
Un post qui m’a fait du bien non pas que je me délecte du malheur des autres mais le récit est plein d’humour et de dérision ce qui me glisse le sourire aux lèvres dans une période plutôt passage à vide pour moi. De bien belles prises de vue en tout cas dans ce vrai parcours du combattant!
Anne-Sophie, alors je vous adresse mon plus beau sourire-remonte-moral ! En espérant un passage à vide provisoire…
je pense que cela en valait la peine, les photos sont magnifiques et la ville semble très sympatique et comme toujours j’apprécie votre humour …. je ne m’en lasse pas. vous savez plus j’y pense plus j’aimerais voir tous vos petits bonheurs et vos petits malheurs en livre, vous n’y avez jamais songé; vous écrivez vraiment bien, on a plaisir à lire et relire et rerelire….
Merci Ariane, j’ai quelques travaux d’écriture en cours….qui ont du mal à progresser : je n’ai pas encore trouvé l’arme anti-paresse ! ;-)
San Sebastian m’a aussi fait des misères cet été mais bien moins que Bilbao … Circuler en Espagne n’est décidément pas chose aisée et ce quelque soit le moyen de transport si je comprends bien …
Et dire que j’attendais à Pekin. Donc, seul un bus nous separait ! Mais quel dommage.
Puis je pense que j’aurais aimé de te voir enragé – Olé !
Birgit, entre nous, tout n’est qu’une histoire de rendez-vous manqué ! ;-)
Quel aventurier vous faites Philippe! que de dangers bravés pour nous ramener au péril de votre vie quelques photos! jolies certes,mais, soyons chauvine, tellement moins belles que celles que vous avez déjà prises sur ma côte charentaise! Vous êtes puni de vous être égaré en zone hostile,en territoire inconnu,presque à l’étranger! C’est dit,que l’on ne vous y reprenne plus, les roses trémières de Ré,Oléron et Aix vous attendent!
Valérie, je rectifie : sur MA côte charentaise !! Mais bon, je vous pardonne cet écart ! ;-)
ah oui l’arrivée dans la gare de banlieue, j’ai failli le faire aussi à san seb, mais j’avais un bon guide !!!
Depuis qu’ils ont gagné la coupe du monde, les espagnols font ce qu’ils veulent . Ils ont même le droit d’arrêter les trains en pleine nature ! ! ! ! Tant pis pour les touristes. Si un jour vous voulez retourner à St Sébastien, demandez moi , je vous enverrai mon hélicoptère ! ! !
Nadette, enfin, vous n’auriez pas pu me le proposer avant mon départ ?
Avez vous capté l’âme de St Sebastien ? Je suis sure que oui , quelle ville magnifique !
Non Colette, elle m’a échappé je le crains. Pour moi Biarritz est infiniment plus agréable et charmante. Mais une deuxième visite s’impose je crois.
bonsoir,
je trouve magnifique la photo de la plage de St Sebastien, ses couleurs lui donnent un petit air du passé…sans l’expliquer, comme cela, cette photo me fait penser aux années 60.
rien que pour cette image, cela valait le détour!
jolie la nouvelle bannière aussi…
Une découverte un peu gâchée ! C’est dommage, parce que c’est une ville aussi charmante que changée ces dernières années !
Anne, je voudrais te dire que je viens d’être prise d’un fourire en te lisant !!! Merci pour l’histoire…
Vinciane
@ Vinciane, Unissons nos fous rire !
C’est exactement ce qui m’arrive quand je repense à cette histoire. C’est devenu un savoureux souvenir.
Anne
@Philippe, non justement, les portes restent ouvertes de l’intérieur, c’était d’ailleurs écrit dessus. Et c’était l’une des journées les plus longue de l’année, il faisait jour jusqu’à dix heures passées.
Cela fait partie de mes rêves, ainsi qu’être enfermée dans un musée, à l’Opéra Garnier, dans une superbe librairie, dans un château hanté, dans la maison conservée en l’état, d’un écrivain que j’aime, dans les jardins de la Villa Medici…