Il y a la Hague, son austérité. Il y a la mer, sa cruauté, sa beauté. La mer qui prend la vie, qui emporte les morts. Il y a le vent, les cris des oiseaux. Il y a Lili dans son bistrot, avec sa mère sénile. Il y a Raphaël le sculpteur, Morgane sa sœur, belle, désœuvrée. Il y a Théo, le père de Lili, solitaire, entouré de ses chats. Il y a Max, obsédé par Morgane, qui construit son bateau. Et puis Lambert, de retour pour vendre sa maison. Nan, aussi, qui erre sur la lande, que la raison abandonne. Nan qui croit reconnaître dans le visage de Lambert un certain Michel. Mais qui est Michel ?
Dans ce village du Cotentin, tout se sait, et tout se tait. Le silence mure les douleurs. Les vies avancent, les secrets restent. Les haines, comme des vagues, déferlent, inapaisées, inextinguibles. L’amer au cœur.
Comme un fil fragile, la narratrice relie les personnages. Elle est la pièce neuve du jeu. Arrivée à la Hague pour y travailler, elle y charrie aussi un deuil, une souffrance indicible, trop grande, trop béante. Alors elle aussi se tait. Mais elle va et vient entre les personnages, elle est le sauf-conduit ténu et neutre qui circule entre les haines et les silences, et qui fait, sans avoir l’air d’y toucher, bouger les lignes. Elle se glisse dans ce paysage d’âmes tourmentées, respectant les résistances de chacun pour mieux inciter la parole à surgir, en douceur, touche par touche. Le travail est lent, le chemin est long. Mais au bout, les vérités dévoilées laissent entrevoir, enfin, la possibilité d’un apaisement. Le pardon peut remplacer la haine, l’amour commencer à apaiser les souffrances. La vie continue, pas tout à fait autrement, plus tout à fait pareille non plus.
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Les déferlantes
Claudie Gallay
Éditions du Rouergue
(depuis juin chez J’ai lu)
Il l’a regardé, brusquement, un regard comme on trébuche.
J’adore
Merci
Annick
Sur ma table de chevet depuis belle lurette, toujours pas lu, mais grâce à toi, je suis décidée à en faire mes délices sur la plage, sans déferlante ni iode, qui va me voir débarquer bientôt… Merci !
Fée des brumes, je ne sais pas si c’est un livre à conseiller pour la plage, je dirais plutôt à réserver à l’automne. Il est vrai qu’en ce moment nous en avons le temps…
magnifiques remarques pour un livre magnifique que l’on dévore d’un coup.
Je l’ai terminé la semaine dernière et j’ai adoré, et le mot est faible. Normande d’origine, les mots de Claudie Gallay me parlent particulièrement. J’aurais aimé que le livre ne se termine jamais…
Laurence, c’est vrai que l’on quitte les personnages avec regret…
J’ai adoré aussi ce livre !! l’ambiance , les personnages …l’authenticité!
bonne soirée, Cathy
Un titre qui figure sur ma liste “à lire”… Merci pour cet avant-goût !
Belle fin de week-end, Philippe !
Je partage tes dires, j’ai adoré… vraiment !
Bon we …
Vinciane
l’unanimité sur ce roman ! mais aussi l’unanimité sur ta présentation !!!
Florence, je fais de mon mieux, chose pas si simple !
Bonjour Philippe,
Je ne sais plus dans quel article mais j’ai vu qu’ils en parlaient sur le dernier Côté Ouest et j’étais bien décidé à l’acheter ….. et voilà que je tombe sur votre billet !!!!!! Serai-ce un signe ? Dans tous les cas je vais m’enpresser de l’acheter !!!!!!!
Bon week-end à vous,
Marie,
Marie, c’est un signe bien sûr, comment pourriez-vous en douter ? ;-) Bonne future lecture !
Dommage , il est 23 heures , la librairie est fermée !
Kinekelly, oui mais maintenant il est 10 h 07 ! ;-)
Un livre, c’est un navire dont il faut libérer les amarres. Un livre, c’est un trésor qu’il faut extirper d’un coffre verrouillé. Un livre, c’est une baguette magique dont tu es le maître si tu en saisis les mots…
Je crois que vous avez saisi les bons mots !
Manée
Sur ma liste aussi, dès que l’histoire parle de mer, je suis là !….
Doué comme vous êtes des mots et des phrases, à qd l’écriture d’un livre dont vous serez l’auteur ? (je suis sérieuse !)
Marianne, j’ai deux livres en cours d’écriture. Mais j’y travaille très irrégulièrement. Vous voyez que je n’aurais pu vous croire que sérieuse ! ;-)
Si la plume de Claudie Gallay est aussi raffinée et soutenue que la vôtre cher Philippe, ces Déferlantes ont toutes les chances de conquérir le coeur des lecteurs, voire même de les subjuguer!
Douce étoile, et pourtant Claudie Gallay a des tics d’écriture agaçants, une simplicité assez affectée. Puis on s’y habitue, le charme opère.
Il a fait parti de mes lectures estivales et je l’ai adoré l’ambiance les personnages super
Je découvre ce blog en cherchant du gris. Comme le “hasard” fait bien les choses : ce blog est une merveille ! Laissez-moi le temps de visiter :-)
Moons, je vous laisse tout le temps dont vous avez besoin ! ;-) Pour l’erreur 404, ça peut arriver, je pense qu’il faut tout simplement appuyer sur la touche F5 pour que la page s’affiche correctement dans ce cas.
Il y a un problème avec votre nouveau lien ! Il affiche une “erreur 404” !
Ca ne m’étonne pas que vous l’ayez lu et aimé.
Un livre un peu étrange qui exerce une emprise, on en a même envie d’aller passer ses vacances à la hague… .
Lire aussi “seule, Venise” du même auteur pour déambuler sans fin dans cette magnifique ville.
Isabelle, j’ai opté pour L’or du temps en fait. Seule Venise viendra peut-être plus tard…
J’en suis à la moitié, j’aime beaucoup l’ambiance . Si bien retranscrite qu’on la toucherait presque du doigt !
Élisabeth, bonne fin de lecture alors !
C’est à Paris, au centre du Monde, que Philippe est venu se réfugier. Il arpente les rues, observe les chats baladeurs . . . . et Philippe, homme sensible et mystérieux ne cesse d’éveiller notre curiosité.
Bernadette, les chats sont toujours de bons alliés pour le mystère ! ;-)
Bonjour Philippe
Je vais lire ce livre, dans l’espoir que le style ressemble à ce que vous avez ressenti.
Il y a de l’air entre chacune de vos phrases. De la place pour imaginer.
Il m’arrive parfois de m’arrêter sur une quatrième de couverture, mais en parcourant les premières lignes, je ne trouve pas cet espace personnel entre les mots. Et j’étouffe.
Je lis peu de romans, préférant la relation qui s’instaure avec les récits autobiographiques même s’ils sont romancés, les correspondances, et les journaux intimes.
Mais il y a parfois, une rencontre.
Je voudrai vous en faire partager une.
Erri de Lucca, Tre cavalli… Trois chevaux.
Il se lit comme si des portes et des fenêtres avaient pris place dans chaque page. A chacun de choisir lesquelles ouvrir…
Anne
Édité dans la collection Folio
Anne, merci, je retiens le référence et regarderai de plus près.
Ma mère a beaucoup aimé, elle y a notamment retrouvé des thèmes qui lui sont chers : la mer, les chats, la Normandie (vous voyez que j’ai de qui tenir ;-) )… Il est donc inscrit sur mes tablettes…
Rafaèle, j’ai pensé à vous en écrivant mon texte, me disant que si vous ne l’aviez pas lu vous l’aimeriez probablement, en dépit d’une écriture qui malmène le français avec constance et parti pris. On s’y habitue finalement, pour n’en retenir que le meilleur : une atmosphère singulière et attachante.
“les chemins les plus longs étaient souvent les plus nécessaires.”
“rester en lisière”… j’ai aussi beaucoup aimé , c’était il y a deux ans
Un roman magnifique , de ceux qu’on n’oublie pas de sitôt, dont les personnages vous accompagnent longtemps après la dernière page refermée… une merveille de sensibilité… j’ai adoré, mais çà tu l’avais compris…
hello Philippe
ca fait un bon moment que ne n’ai pas visité votre site
mais comme je suis du du genre fidèle je reviens faire un petit tour
ha je vois que la bannière a changé … on a l’impression d’une fenêtre ouverte… intéressant !
ha que vois je ? un homme sur les photos … serait ce vous mon ami ?
un homme romantique et moderne à la fois à la plume agile et douce à la lecture
juste ce que j’aime lire en ce moment …
ha chic ! un de mes livres préféré de cet été les déferlantes de Claudie Gallay
j’ai adoré ! et j’ai lu aussi le livre de Hervé Hamon besoin de mer …
incontournable si on aime arborer les grèves en solitaire et les paysages de lande …
au plaisir de vous lire cher Philippe
n’allez pas sur mon blog je l’ai largement boudé
le consumérisme bloguesque ambiant actuel m’a donné une indigestion
et j’ai fait une longue pause salutaire !
merci aussi pour les belles et superbes photos d’une rare poésie
yanne
Marie-Anne, je suis ravi de vous relire et je prends note du livre de Hervé Hamon, que je ne connais pas mais qui pourrait bien me tenter.
Si la blogosphère vous a donné un tournis indigeste, mieux vaut effectivement laisser votre blog au repos le temps de retrouver l’envie et le plaisir. Rien ne vaut dans ce cas une bonne contemplation “gris-bleuienne” : ça ravigote en un rien de temps !
Peut-être même que Gris-bleu vous redonnera l’envie de laisser ici de nouveaux commentaires avec des majuscules en début de phrases. C’est un blog assez réac en fait, comme moi ! ;-)
Pour répondre à votre question, c’est bien moi qui suis caché derrière la fleur !
très bon résumé de ce livre que je suis en train de lire, vos mots sont tout à fait justes (comme d’habitude, d’ailleurs !)….mon seul regret et incomprehension, c’est que l’auteur utilise sans relâche une construction inapropriée pour mon esprit, à savoir la répétition permanente de phrases ou de dialogues où elle ajoute à la fin “elle dit” ou “il dit” !….