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L’exposition Gabrielle Chanel au Palais Galliera

À voir, à faire

3 Oct

Avant de retourner à Versailles, un peu d’actualité. Je vous invite à me suivre au Palais Galliera qui a rouvert ses portes le 1er octobre après deux années de rénovation et la transformation de ses caves voûtées en espaces d’exposition. Pour sa réouverture le musée accueille une rétrospective consacrée à Gabrielle Chanel que je me suis empressé d’aller voir.

Exposition Gabrielle Chanel, manifeste de mode
Citation d'Edmonde Charles-Roux

La conservation des fragiles tissus impose un éclairage parcimonieux. Les lieux sont donc maintenus dans une forte pénombre ce qui rend l’exercice photographique pour le moins périlleux. J’ai dû écarter bon nombre de clichés ratés de pièces que j’aurais pourtant aimé vous montrer.

Passé ce désappointement pratique je me suis laissé happer sans difficulté par ce cheminement qui couvre plusieurs décennies de création de couture. C’est émouvant même, en regardant de près certains vêtements (toutes les pièces ne sont pas dans des vitrines), d’imaginer les petites mains qui ont travaillé aux architectures savantes cachées derrière l’apparente sévérité des lignes. À force d’avoir raboté, coupé, éliminé, abattu, Chanel a abouti à un degré d’épuration que l’on pourrait confondre, en faisant un mauvais raccourci, avec de la simplicité. Là réside la modernité de ses créations. C’est je crois ce qui m’a le plus marqué au cours de ma visite : peu de vêtements semblent réellement “datés”.

Mais (est-ce un parti pris de l’exposition?) on est également surpris par la linéarité des créations de Chanel, laquelle, au fil des décennies, n’aura semble-t-il jamais véritablement cherché, ou réussi, à dépasser son style, à explorer d’autres voies que ces coupes longilignes, taillées à la serpe, comme sans cesse puisées à la source des années 20, émanées peut-être de cet élan de vengeance qui fit dire à Paul Morand qu’il allait lui faire “inventer la pauvreté pour milliardaires”.

Je ne crois pas d’ailleurs que Chanel ait autant émancipé le corps de la femme qu’on se plaît souvent à le dire. Elle a écarté des contraintes pour imposer plus subtilement les siennes. Ses créations énoncent une nouvelle injonction : soyez (très) mince, soyez filiforme ! Traduisible aussi par : soyez comme moi ! Ce qui n’est pas autre chose que le maintien d’une coercition. L’invention du corset invisible, en pire, car ce n’est plus seulement la taille qui doit être fine. Peut-on rêver plus belle revanche, quand on en a l’appétit, que de régner sur les désirs, les esprits et les corps après avoir subi dans son enfance et sa jeunesse le poids de la pauvreté et tant d’humiliations ?

Une fenêtre du Palais Galliera
Entrée du musée Galliera dans le 16ᵉ arrondissement

Ensemble veste et robe en toile de soie ivoire et taffetas de soie noir, printemps-été 1926 :

Veste et robe Chanel en toile et taffetas de soie datant de 1926

Surah ivoire imprimé sur chaîne noire, années 30 :

Surah ivoire Chanel des années 30

Robe en organza de soie à imprimé multicolore , 1935 (détail) :

Robe en organza de soie Chanel à imprimé multicolore de 1935

Cape (détail) :

Cape Chanel en plumes

Robe en tulle de coton ivoire brodé de coton et de fils d’or, lamé or, organdi blanc et crêpe de soie ivoire, 1960 :

Robe en tulle de coton brodé de fils d'or, 1960

Robe en organdi de coton et broderie anglaise, 1962 :

Robe Chanel en organdi de coton et broderie anglaise datant de 1962

Robe d’après-midi en mousseline de soie, printemps-été 1930 (détail) :

Robe Chanel en mousseline de soie, printemps-été 1930

Robe du soir en velours de soie, dentelle, taffetas et tulle de soie rouges, automne-hiver 1937 :

Robe du soir Chanel en velours de soie, tulle et dentelle, en 1937

Ensemble veste et manteau brodé de fils d’or :

Ensemble manteau et robe Chanel brodé au fil d'or

L’exposition fait également la part belle à tous ces bijoux essentiellement fantaisie ou de haute joaillerie dont Chanel avait le goût, flamboyants et colorés, devant avant tout répondre à l’idée d’un amusement :

Collier fantaisie Chanel

Le Palais Galliera côté jardin, avec son architecture néo-Renaissance :

Le musée Galliera restauré et agrandi
Façade néo-Renaissance du Palais Galliera

Et côté cour, où se situe l’entrée :

Cour d'entrée du Palais Galliera

Palais Galliera, musée de la mode de la Ville de Paris
Exposition “Gabrielle Chanel, manifeste de mode”
Du 1er octobre 2020 au 14 mars 2021
10, avenue Pierre Ier de Serbie – 75116 Paris


Pour aller plus loin :

L'irrégulière d'Edmonde Charles-Roux chez Grasset

Des livres que je possède sur Chanel, le plus abouti, le plus magistral est sans conteste celui qu’Edmonde Charles-Roux lui a consacré avec L’irrégulière. Plus qu’une biographie, une approche profonde, fouillée, pour décortiquer, comprendre, expliquer le “cas Chanel” en allant jusqu’à remonter dans la famille Chanel bien avant même la naissance de Gabrielle. Absolument passionnant.

L’irrégulière
Edmonde Charles-Roux
Éd. Grasset
Coll. Le Livre de Poche
1977
656 pages

__________

L'allure de Chanel de Paul Morand en Folio

Il n’est guère étonnant que Paul Morand se soit intéressé à Chanel, lui qui avait tant aimé la vitesse dans sa jeunesse. Il fait admirablement revivre la créatrice, dont il avait été proche, dans L’allure de Chanel, un récit qui lui accorde une place à la première personne. C’est Chanel ressuscitée et à l’œuvre dans l’élaboration de son propre mythe. Intelligent, vif, péremptoire et véloce.

L’allure de Chanel
Paul Morand
Éd. Gallimard
Coll. Folio
1976
248 pages

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Commentaires

  1. Toujeron Michelle dit

    03/10/2020 à 17:02

    J’aurais trop à dire sur ces superbes photos ainsi que sur les légendes, alors tout simplement MERCI !

    • Philippe Joubert Lussac dit

      03/10/2020 à 21:41

      Merci à vous Michelle.

  2. Catherine MALAYU dit

    03/10/2020 à 17:20

    Merci de la part d’une campagnarde qui souvent a la nostalgie de Paris, continuez

    • Philippe Joubert Lussac dit

      03/10/2020 à 21:40

      Soyez sans nostalgie, et assurée d’être sûrement bien mieux à la campagne qu’à Paris en ce temps d’épidémie…

  3. Anne Marie C dit

    03/10/2020 à 17:38

    CHANEL toujours superbe. Le luxe de faire disparaitre les formes et une forme de dictature de la minceur … Je vous suis dans votre analyse. Merci Philippe

    • Philippe Joubert Lussac dit

      03/10/2020 à 21:37

      En matière vestimentaire finalement, seul la mode du “tout nu” serait vraiment libératrice. Mais l’hiver… ;-)

  4. Danielle Buys dit

    03/10/2020 à 17:53

    Merci d’avoir partagé avec nous ce magnifique reportage et surtout ces superbes photos, le tout empreint de l’élégance qui vous caractérise,

    • Philippe Joubert Lussac dit

      03/10/2020 à 21:35

      Merci Danielle, bonne fin de week-end.

  5. Odile dit

    03/10/2020 à 18:24

    Versailles, Chanel , vous nous offrez des photos somptueuses, un texte original et subtil qui change du copié collé des articles de presse.
    MERCI .

    • Philippe Joubert Lussac dit

      03/10/2020 à 21:34

      Odile, merci, j’ai évité en effet de recopier le dossier de presse. ;-)

  6. véronique arnauld dit

    03/10/2020 à 18:37

    Quelle beauté ! quelle élégance. Merci de nous en partager une partie

    • Philippe Joubert Lussac dit

      03/10/2020 à 21:32

      J’aurais aimé partager davantage de ce que j’ai vu mais les conditions étaient malheureusement hostiles à mon appareil. ;-)

  7. Jean-Paul dit

    03/10/2020 à 20:34

    Un style pour un certain type de femme… Elle a trouvé sa clientèle et quelle réussite Merci pour ce documentaire…

    • Philippe Joubert Lussac dit

      03/10/2020 à 21:30

      Quelle réussite en effet quand on sait qu’elle a eu jusqu’à 3000 ouvrières à la veille de la première guerre mondiale et que ses origines ne la prédisposaient guère a priorià devenir capitaine d’industrie.

  8. alouette dit

    04/10/2020 à 08:45

    Chanel , une “grande” couturière qui ne savait même pas coudre ,(dixit une grand’tante qui a travaillé pour elle ) ,qui déchirait , découpait , réduisait en effet tout ce qu’elle jugeait inutile , et qui a contribué à simplifier la parure des femmes et à les rapprocher d’un modèle plus masculin ,en tout cas plus androgyne.C’était bien sûr dans l’air du temps , mais s’agit-il d’élégance ?

    • Philippe Joubert Lussac dit

      04/10/2020 à 14:36

      Elle avait en tout cas une vision et elle a su l’imposer, c’est aussi un talent.

  9. Hélène dit

    04/10/2020 à 15:21

    Classique , moderne , intemporelle ; se représentant effectivement LA FEMME à travers elle !
    Un certain génie , sensible et ” autoritaire” à la fois , Mlle Chanel n’aimait pas les contraintes …Ni les contradictions …
    Merci Philippe de ce beau texte et photos .

    • Philippe Joubert Lussac dit

      04/10/2020 à 15:34

      Je crois même qu’on pourrait ôter les guillemets à “autoritaire”. ;-)

  10. Triskell+Triskell dit

    07/10/2020 à 08:34

    Un régal… En attendant de trouver un moment pour apprécier l’exposition in situ, je me délecte de tes splendides photos.

  11. Linette dit

    08/10/2020 à 21:38

    Votre approche ainsi que votre vision est toujours si élégante, un vrai plaisir. Aimant beaucoup les tailleurs Chanel, je me suis intéressée à son parcours, et donc lu le livre d’Edmonde Charles Roux. Cette femme n’avait aucune bienveillance ni respect envers son personnel, humainement nulle, par contre un vrai style mais qui était uniquement le sien. Je l’ai croisée un soir dans la rue Cambon elle était au bras de Jacques Chazot, j’étais une toute jeune fille, je n’ai réalisé qu’après. Je sortais d’un concert à l’Olympia ! (Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre ……..). Toujours du plaisir à vous lire. Merci

  12. Monique+G. dit

    10/10/2020 à 13:44

    Merci pour cette magnifique visite.
    Beau week-end
    Monique

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