Je connais vos penchants, chers lecteurs, à vous laisser emporter par le galop d’une imagination délirante. Je sais, car je sais tout, qu’en regardant la photographie ci-dessus vous êtes absolument capables de voir une assiette à pain et un couteau et de penser aussitôt : “Ceci est une assiette à pain et un couteau !” Preuve que vous sombrez dans la démence, la pure folie ! Car voyez-vous (bien que vous ne le voyiez pas encore !), la photo ci-dessus indique en fait simplement qu’il est quatre heures moins dix, que l’heure roborative du goûter approche à grandes minutes, avec ses parfums de tartines et de confiture. Et un peu de chocolat, merci.
Je vois tout à coup que votre regard s’illumine, un œil, puis l’autre, montrant que le jour, enfin, darde ses premières lueurs à l’horizon de votre conscience. Me voici un peu rassuré. J’ai eu peur de ne plus pouvoir vous calmer, de vous voir persister à considérer uniquement les choses dans leur réalité première, sous l’angle trompeur de vos sens. Croyez-moi, j’en ai frémi ! Mais, je vous l’accorde, les choses ne sont parfois que des choses, sans esprit ni sens. Ces choses-là se rencontrent beaucoup dans la décoration, mais l’art même n’y échappe pas : suffit-il d’écrire un poème pour faire de la poésie ? Je peux en parler, moi qui souvent ne fais des choses qui ne sont que des choses. Je me prévaux aussi de m’être assis dans une galerie d’art et de ne plus avoir bougé : rien n’y a fait, je me suis vaguement senti chose, mais point œuvre…
J’en suis ressorti tout chose.
Super, rien à rajouter.Merçi
Vous me surprendrez toujours… mais quel plaisir de vous découvrir au fil des jours !
Délicieux et profond à la fois.
Merci Philippe
A la bonne heure !
Quel talent ! Je me régale…
Au plaisir de vous lire encore et encore…
Il faut que je t’offre un Opinel pour pouvoir afficher 10 H 10 sur ta pendule, l’heure des horlogers et…. de la pause du matin !!!
Pour moi ce sera une tasse de thé vert et deux tranches de cake au chocolat. Merci, c’est parfait. Vous dites que c’est une horloge… Elle est originale. Mais comment l’avez-vous fixé sur cette boiserie ? Et le mécanisme, où est-il caché ? Peu importe, me répondez-vous, l’essentiel n’est-il pas d’éprouver du bonheur en toute chose ! Si le cake et le thé vous ont satisfait, pourquoi vous poser toutes ces questions ? Jouissez de l’instant, car l’assiette et le couteau ne sont que des leurres… Pardonnez-moi d’avoir imaginé un instant que je vous rendais visite et que vous me serviez ce que j’avais demandé… Je pensais vous envoyer ce texte à quatre heures dix, très précisément. Mon épouse me réclame… et je dois y aller !
Je vous découvre …. et je savoure !
Caroline
Après lecture de vos lignes, je suis toute chose…
A l’heure du goûter, ou presque vous me donner …. faim et je me suis régalée à …. vous lire….
Je ne vois pas le couteau caché dans l’assiette…Non, ceci n’est pas un couteau.
Qui tourne en rond ?
Une chose est sûre, c’est que le noir et blanc s’est rempli de couleurs à l’heure du thé!
Peut-être en aurons nous la preuve!
Quatre heures moins dix ? Je vois une flèche émoussée qui a raté la cible, la lune pâle de l’hiver que traverse un Jet en route vers le Nord-Ouest, la pâte à crêpe dans la poêle et la spatule pour la retourner, car si j’essaie de la faire sauter, elle restera collée au plafond ou coiffera le Chat. J’observe, cela évoque… une assiette pour poser une tranche de pain bis, un couteau pour étaler le beurre puis la confiture d’abricots. Une horloge… J’ai un petit coup de creux aux environs de quatre heures, ce doit être un signe car mon réveil a rendu l’âme…. Je vais donc n’être qu’une chose. Non, pas au Musée avec une tartine, mais dans le fauteuil, face à mon bol vert où le chocolat fait des bulles. Il faut si peu de choses pour être heureux, un objet curieux contre un mur, l’envol de l’imagination et le parfum d’un breuvage qui évoque l’enfance. Je suis et reste “la petite Chose”.Je ne sais pas entrer dans vos jeux de mots.
Philippe, quelle heure est-il, s’il vous plaît. 00:10, le 1er mars…Bonne nuit à vous et merci.
Swann
Oh que de jolis mots, que de jolies suppositions….l’Imaginaire.Il n’y a que cela de vrai au fond et quel régal à te lire……
Bonjour Philippe, après une petite absence obligée me voila de retour avec toujours ce même plaisir de vous lire, mais avec un regard différent !? ne seriez- vous pas à la tête d’une confrérie destinée à sonder notre MOI le plus profond ? et dans quel but? Nous sommes là à nous dévoiler malgré nous, vous nous poussez à la confidence avec une facilité désarmante que très peu de psychanalyste peuvent se targuer d’obtenir et nous avons tous fait un transfert au point d’attendre un commentaire comme le patient attend son rendez-vous ! Quel merveilleux et riche support pour une thèse psychanalytique vous avez là. Et comme dit si bien Swann, nous sommes devenus vos petites choses !
à bientôt
Soraya
Non, non, je n’ai pas vu une assiette et un couteau !!! j’ai vu une bien jolie invitation à
la gourmandise – l’heure du goûter – ou un tout autre moment ….
je savoure déjà cet instant !
Solène
Joli texte philosophique sur le temps qui passe et les petits plaisirs de la vie.Vous devriez cependant rester un peu encore dans une galerie d’art, car, toute chose avec les ans prend de la valeur.Il suffira de vous dépoussiérer un peu tous les matins,et gageons que dans( disons 60 ans) Drouot se battra pour vous avoir, ou ce qu’il en reste!
Tout simplement “délicieux” Philippe… bon week-end :)
Quelle Saveur !!!!!
J’a été eu…croyais vraiment au coup du bon goûter ! Suis-je naïve !
Merci
Il est vrai que l’heure annoncée se prête à un petit moment de détente autour d’une assiette ! Mais … vide déjà ??? Trop gourmand … quel filou !
PS :
Vivement l’ouverture des portes !
D’abord on attend de metre quelque chose dans cet assiette, peut être le goûter.
Dans mon pays chaque jour on fait lle goûter, vous, en France, aussi?
Je prend chaque jour mon the avec un petit morceau de chocolat noir, je l’espère…
J’adore: la photo, le titre. Parfait!
J’apprécie votre écriture, qui a eu le don de me plonger dans un univers déjanté de gourmandise… Non, je ne raterai point mon goûter de quatre heures :)