Un vent de folie souffle dans ma tête. Ce qui est normal en fait, seuls deux neurones occupent les lieux, ça laisse de la place pour les courants d’air. Une salle vide avec deux petits neurones qui font du mieux qu’ils peuvent mais n’arrivent pas souvent à grand chose vu qu’ils sont rarement d’accord.
Un vent de folie donc, qui m’a conduit à ma troisième exposition en un mois, un record. Changerais-je de snobisme ? passant de celui consistant à ne surtout pas courir après les événements culturels (ni les tendances etc.), à ne jamais corrompre mon intégrité physique et morale dans la vulgaire promiscuité d’une file d’attente (alors que je prends le métro par ailleurs, hum !), à celui de pouvoir dire que oui, j’ai vu telle exposition, tel lieu, à peu près avant tout le monde ? Je ne sais pas, mes deux neurones non plus.
Je me suis rendu cette fois-ci à la Fondation Louis Vuitton où je n’étais encore jamais allé. La Fondation expose les tableaux impressionnistes que Samuel Courtauld, industriel du textile, et mécène, et anglais, avait réuni autour de lui. On retrouve dans cette collection ces éternels grands noms de la peinture que sont Degas, Monet, Manet, Seurat, Van Gogh, Cézanne etc.
Si je me suis muettement mais vivement extasié devant les Gauguin, certains Cézanne ou Van Gogh, je n’ai guère aimé les Degas qui m’ont semblé très démodés, je suis resté dubitatif devant Seurat, capable de dessiner un Nu féminin plein de force et de s’égarer dans le pointillisme le plus fade.
L’impressionnisme a pris la banalité du quotidien à bras le corps avec des résultats inégaux : il y a ceux des peintres qui ont su transcender ce qu’ils voyaient, ceux au contraire qui se sont laissé en quelque sorte dominer par leur sujet, happer par lui.
Édouard Manet : Bords de Seine à Argenteuil (détail, à droite)
Claude Monet : Vase de fleurs (à droite)
À la Fondation Vuitton, en dehors de l’exposition Courtauld, de vastes salles se succèdent, abritant de grandes toiles de peinturlureux. Il y a des pois, des zigouigouis, des lignes. Sans oublier l’uni, la toile monochrome parfaite au firmament de la vacuité. Impression troublante de visiter mon propre cerveau !
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La collection Courtauld. Le Parti pris de l’impressionnisme
Fondation Louis Vuitton
8 avenue du Mahatma Gandhi
Bois de Boulogne, 75116 Paris
Jusqu’au 26 août 2019
Vous nous avez gâtés en œuvres diverses, merci. Je suis à peu près sûr d’avoir déjà vu la construction métallique peuplée de fils bleus, lors d’une exposition temporaire au Musée Soulages. J’avais pris en photo mon épouse dans ce paysage bleuté et animé… C’était il y a deux ans au moins.
Et bien jenpese que ton cerveau est plus beau à voir que certain tableau !
Attention à l’overdose tout de même !
Merci pour cette belle visite .
Je t’embrases
Sophie de Nîmes
Oui moi aussi je devient snob
De passage à Paris, je suis allée visiter ” l ‘expo Vuitton” vous avez résumé la visite ,malgré les merveilles ,le lieu…..le charme n ‘a pas opéré.
J ai aimé la présentation du collectionneur Courtauld, qui résume époque une histoire !
Beaucoup de monde ,un brin de snobisme..tout pour me déplaire!
Si vous avez encore envie de faire une expo, j ai découvert avec un grand plaisir le Musée Pouchkine ,collection CUSTODIA 500 ans de dessins de maitres , environ 200 œuvres .Pour le coup un pur bonheur. pour les amoureux du dessin!
Jeanne
J’aime bien ce billet ; peut-être parce que le titre parle de moi … (au moins phonétiquement) et aussi parce que les Impressionnistes sont parmi mes peintres préférés ! Je ne connaissais pas le nu de Seurat. Depuis mon ordi je manquais un peu de recul, je pense qu’il faut le voir en vrai.
Vos deux neurones m’ont bien fait rire… Belle semaine Philippe et merci pour ces belles photos.
Bertille
Hoooo je ne suis donc pas seule avec 2 neurones ! :-)
Merci pour ce joli reportage. J’en ai beaucoup aimé l’analyse.
De mon côté, je suis allée voir l’expo virtuelle Van Gogh. J’ai aimé découvrir ces tableaux animés. Bien évidemment, ça ne remplace pas les oeuvres originales mais ce fut très plaisant malgré tout. (Expo à La Monnaie à Bruxelles)
Ah ah ah , j’aime ton humour, j’ai bien ri (et apprécié tes photos)… moi, je n’en ai plus qu’un… neurone donc pas de conflit, il faut juste que je le stimule un peu car il fatigue.
Belle journée
Michèle