Nous revoici au musée des Arts Décoratifs. Après avoir visité l’exposition sur le dessin, je n’ai pas pu m’empêcher de parcourir les deux autres expositions qui s’y déroulaient : Harper’s Bazaar, premier magazine de mode et Luxes. J’ai aussi revu les collections permanentes du musée. Un programme chargé. Trop. Un excellent moyen pour ne pas retenir grand-chose et avoir un peu le tournis. C’était l’avant-veille de ce nouveau confinement et j’avais un sérieux besoin d’étancher ma soif de découvertes et de belles choses. Je suis assez frustré de ne pouvoir tout montrer sur mon blog mais je ne voudrais pas lui imposer un brusque embonpoint. Il m’en tiendrait grief, notre relation se détériorerait, ce que je ne préfère pas risquer alors que nous sommes confinés ensemble.
Bref, tout petit tour d’abord en sein des collections permanentes.
Renaud et Armide ou La Jérusalem délivrée, papier peint panoramique de la manufacture Dufour et Leroy (XIXe siècle) :
Détail d’un panneau décoratif du XVIIIe siècle :
Portrait d’Octave-Alexandre de Nédonchel en chasseur par Jean-Baptiste Oudry (début XVIIIe siècle) :
Décor du salon de l’hôtel de Serres (XVIIIe siècle) :
Dessin pour toile de Jouy :
L’éducation de la Vierge, terre cuite polychrome de Charles Hoyaux (début XVIIe siècle) :
Sans transition, en quelques pas, nous voici à l’exposition consacrée au Harper’s Bazaar, baignant dans la mode et le glamour. La Vierge ci-dessus est très belle mais Linda Evangelista (à gauche) n’est pas mal non plus :
Le célébrissime tailleur Bar ayant fait partie de la première collection de Christian Dior en 1947 :
Christian Dior encore avec une réplique de la robe Chérie (1959) :
Je ne m’attendais pas à une exposition aussi importante, rendant hommage tant aux photographes, aux illustrateurs et aux rédactrices du Harper’s Bazaar, qu’aux couturiers qui sont nombreux à devoir au magazine la portée internationale de leur nom, comme Poiret, Lanvin, Vionnet, Dior, Schiaparelli ou encore Balenciaga. Il est vrai que la revue a plus de 150 ans d’existence. Malgré mon intérêt pour l’exposition, je suis passé assez vite. Comme ces quelques clichés ne le laissent pas soupçonner, il y avait du monde.
L’exposition intitulée Luxes m’a moins impressionné. De très belles choses célébrant l’excellence des savoir-faire du passé et du présent, mais une thématique un peu facile, sans qu’on comprenne bien parfois les choix mis en avant et leur enchaînement. Mais je suis sûrement mauvais juge car j’y suis là encore resté peu de temps.
Le clou de l’exposition, sa pièce la plus impressionnante, est sans conteste cette robe de soirée de la créatrice chinoise Guo Pei faite de soie, de fil d’or et d’argent. Une tenue décontractée, assez sport, histoire de finir sa journée à l’aise :
Je me serais bien vu quitter l’exposition dans cette Hispano Suisa de 1925 plutôt qu’en métro. Mais il y a avait comme un hic : le fossé qui sépare mes désirs de la réalité !
Tant pis. Je me suis rabattu sur la traversée des Tuileries à pied, salué (ou nargué ?) par une mouette.
HARPER’S BAZAAR, PREMIER MAGAZINE DE MODE,
jusqu’au 3 janvier 2021
LUXES
Jusqu’au 2 mai 2021
Musée des Arts Décoratifs
107, rue de Rivoli
75001 Paris
ROUCHE Martine dit
Un article pétillant, raffiné, léger, exquis, (doré … ) comme les bulles d’une flûte (une pomponne … ) de champagne …
Vinciane dit
Un régal ce billet, que de beautés, du raffinement incontesté…
J’ai aimé m’évader et rêver…
Ah…, le XVIII ème siècle…
Merci Philippe pour cette charmante escapade.
Belle semaine à toi.
Vinciane
NancyRose dit
Merciiiii pour cette charmante visite !
Je salue les heures de travail et la finesse des broderies de la “robe cloche” !
Tout à fait d’accord pour repartir dans cette très belle Hispano … ou sur le dos de cette mouette rieuse :-)
Merci pour avoir partagé ce délicieux instant
NancyRose
Anne Marie C dit
QUEL DELICE ! Je vous suis pas à pas malgré vos grandes enjambées; voulez-vous bien de moi à bord de l’Hispano-Suisa ?
Une bien jolie façon de débuter la semaine. Merci Philippe que la vôtre agréable malgré les circonstances.
Anne Marie C dit
mille pardons: il manque “soit” dans ma dernière phrase…
Rafaèle dit
Philippe,
En effet un peu de glamour ne fait pas de mal. Même si les modèles aux poses tout sauf naturelles et censées s’effacer derrière le vêtement ont tout de la femme-objet… Est-ce la condition (ou le prix) du luxe et du rêve ?… Au visiteur d’exercer son esprit critique.
Si la petite robe passe-partout me laisse de marbre, comme vous, je me serais volontiers glissée au volant de la vénérable Hispano pour regagner mes pénates !
Merci pour ce beau “reportage” réalisé comme toujours avec esprit ! ;-)
Bonne après-midi !
Shelby dit
Merci beaucoup Philippe pour ce beau voyage au musée, parfois je peste de ne pas être à Paris!
Pour ma part ce sera une virée en Hispano vêtue du très beau tailleur Bar, synonyme d’excellence à la Française.
Appelez cela comme vous voudrez; chimère, rêverie, utopie, par les temps qui courent ça fait du bien!
Merci encore pour ces belles photos.
Belle journée
Sophie dit
Regarder des jolies choses est encore permis même si parfois il faut bien les chercher .
Merci pour ces belles images qui me donnent envie de visiter un musée .
Belle soirée
Je t’embrasse
Sophie
Michèle 17 dit
Merci pour cette agréable visite . Le XVIII ème siècle…..quel plaisir !Bonne soirée
Jean-Paul dit
Quelle infinie délicatesse !
Nathalie dit
Vous nous offrez de si beaux moments de beauté! merci ils sont si précieux!
joubert+michel dit
Tout simplement MAGNIFIQUE ,beauté élégance et rareté…..
BY dit
Oh que j’aurais aimé voir cette deuxième exposition!
J’aime toujours “ton” (je peux?) humour , encore et encore .
Merci pour cette exposition que nous pouvons voir sans public et nous attarder à loisir devant cette sublime robe , pour sa facture et ses éléments exceptionnels .
Marta Maghiar dit
Un article super enrichissant! Merci de tout coeur,
Triskell+Triskell dit
Tu es vraiment un guide formidable ! Les panoramiques grandioses, qui sont de nouveau tendance d’ailleurs, les tons fanés de cette vierge mélancolique, les jolies robes pour femmes d’autrefois à la silhouette en sablier, tout me plait, et pour tout t’avouer, je me vois très bien voyageant sur ma Ligne 13 avec la petite tenue sans prétention de la créatrice chinoise. Question : est-ce que ça passe en machine ?
Autre question : comment peut-on s’appeler Octave-Alexandre de Nédonchel ? :-)
Et pour conclure, je crois que je suis finalement plus sensible aux très belles voitures qu’aux très belles robes, bien que ne conduisant pas malgré un permis passé haut la main.
Vivement la réouverture de nos lieux de culture !
Marie+July dit
Tu es notre passe-muraille, notre passe … temps dans le joli sens de ce terme ( sans jamais aboutir pourtant ! ) pour notre plaisir, le plus grand
le plus sensuel.
Merci Philippe pour tes regards multiples, délicieusement emportés.
Je lui trouve un air de chapeau mongol so chic à la robe d’or, n’est-il pas mon cher Poète ?
Vite, au prochain rendez-vous avec toi,
Marie