J’ai fait mes premières confitures et j’en bombe le torse de fierté. Quatre pots délicieux que j’ai été tenté de mettre aussitôt dans un coffre à la banque. Mais il eut été dommage de gâcher une attestation de sortie pour ça. Je les ai donc rangés dans une boîte solidement cadenassée et je les ai enterrés dans le jardin à la nuit tombée. J’ai appliqué une recette issue d’un très bon livre de François Couplan, Confitures inattendues, que j’avais acheté quelque temps avant le nouveau confinement.
La recette
Confiture de poires aux épices
1 kg de poires fondantes
800 gr de sucre
Un citron non traité
Un fragment de rhizome de gingembre frais
Une gousse de vanille
Un bâton de cannelle
Épluchez et coupez les poires en dés, faites-les macérer au frais pendant une nuit avec le sucre et le jus du citron.
Le lendemain, égouttez les fruits, récupérez le jus écoulé et faites-le cuir 15 mn dans une casserole. Ajoutez ensuite les poires, le gingembre râpé, la gousse de vanille fendue, la cannelle et le zeste du citron râpé.
Faites cuire encore 20 mn à feu doux et mettez en pots.
Comme je n’avais pas de vanille sous la main j’ai fait sans. C’est sans doute meilleur avec. La recette n’indiquant pas précisément la quantité de gingembre j’y suis allé au hasard. La photo de droite, ci-dessous, vous donnera une idée de la quantité que j’ai prise. Ma confiture en a un goût assez prononcé. Ce n’est pas pour me déplaire personnellement puisque j’aime beaucoup le gingembre, mais ce n’est peut-être pas le cas de tout le monde (rappelez-vous d’ailleurs mes truffettes au gingembre !). Astuce utile pour peler le rhizome : cela se fait avec une petite cuillère.
Cette confiture à la couleur dorée change des parfums classiques et fait souffler un vent d’aventure gustative au petit déjeuner. Il faut juste penser à se lever tôt pour déterrer les pots dans le jardin et ne pas égarer la clef du cadenas.
Mais quelle aventure cette confiture Philippe, ton humour m’a rendu le sourire…
Peux-tu me dire la sorte de poires utilisées pour cette recette ?
Je m’en irai essayer celle-ci avec plaisir, la poire est un de mes fruits favoris.
Vinciane
J’ai utilisé des poires Williams, mais toutes les poires feront l’affaire.
Serait-ce la doyenné ?
Les prémices peut-être. ;-)
Je m’en pourlèche les babines…
C’est un bon début pour se mettre aux fourneaux ! ;-)
J’ai une pelle … ou est votre jardin
Je ne parlerai que sous la torture !
Chic ! J’arriiiiiiiive !! ;-))))))))))))))
(Bises Philippe, merci pour cette recette. Je ne suis pas une fan du gingembre, il épice beaucoup ?)
ooooups : j’aurais dû lire jusqu’en bas avant d’écrire > la réponse a été donnée à By : il faut “en mettre moins”.
Mais moins que quoi, dit l’emmmmquiquineuse (en cherchant des yeux les mouches au plafond ;-)
…bon d’accord : “moins que le morceau qu’on voit dans la coupelle” !!
Je lis trop vite, je sais.
Pardon ;-)
Polly, c’est ça, vous avez trouvé ! La photo du rhizome à côté du citron, sans distanciation sociale aucune, a une importance stratégique. Le gingembre a un tempérament de dominant, il regarde de haut les autres ingrédients qui n’en mènent généralement pas large. Si vous n’aimez pas le gingembre et que vous êtes taraudée par une envie incoercible de confiture à réaliser, mieux vaut associer simplement poires et vanille. Elles sont bonnes copines. ;-)
Ca c’est vrai, il a vraiment une tête de dominant, ce rizhomme !!
(ah, c’est pas comme ça que ça s’écrit ????)
☺ ☺ ☺ ☺ ☺
Merci cher Philippe… Je vous envoie des bises…
“Rizhomme”, c’est mâle écrit, mais c’est très bien quand même ! ;-)
Pile pour Tea Time ! Je suis persuadée que votre confiture est aussi délicieuse qu’une confiture de “POIRES VOLEES” dégustée lors d’une étape en gîte sur le Chemin des Bonshommes – GR 107- dans l’Ariège. Anne responsable de cet hébergement ramassait ces poires “volées” dans un grand jardin abonné depuis des années pour le régal de ses hôtes randonneurs. Philippe vous allez devoir organiser des rondes pour surveiller votre dépôt…!
J’ai plusieurs mercenaires à ma solde, j’ai été prévoyant !
Certainement délicieuses et à partager …ou pas
…à partaquoi ?? ;-)
Une association magique des couleurs et des goûts …
si je réussis la recette et l’enfouissement 😘
Votre lettre nous donne de l’énergie et, en ce moment,
c’est un très beau cadeau !
Merci !
Le plus difficile dans la recette c’est de creuser le trou !
Dans ce cas, juste une fois, pour panser toutes les plaies du moment, un tout petit brin d’égoïsme ne serait-il pas nécessaire ? Un pot sur quatre, par exemple, à ne pas mettre entre toutes les mains ?! En continuant de cacher les clés pour les trois pots restants et penser à bien brouiller les pistes au jardin !!
Je sens à l’instant le grain et le parfun de votre confiture divine. Quelle belle couleur aussi. Merci pour la recette Philippe ainsi que pour vos délicates photos.
Hélas, le dernier pot est déjà entamé. En matière de gourmandise je suis déjà très égoïste. Qui veut perdre la vie s’approche de ma réserve de chocolat ! ;-)
Ah ah ! Je vous imagine posté à côté du chocolat, armé jusqu’aux dents :)
Je tiens à la vie malgré tout, promis je ne ferai pas un seul mouvement de ce côté chocolaté !
C’est prudent. Si vous approchez vous me reconnaîtrez facilement : je porte une armure et je tiens une hallebarde. ;-)
Quel tableau encourageant :)
Votre recette avec du gingembre résonne avec le livre que je viens de terminer « Une odeur de gingembre « d Oswald Wynd , fresque historique et romanesque que je recommande en ces temps de confinement.
De la confiture à ..la lecture !!!
Merci Odile, vous me donnez envie de lire ce livre que je ne connaissais pas et qui semble très bien.
Et grâce à vos conseils, je lis < irrégulière », en attendant …de pouvoir aller au Palais Galliera.
Reste votre magnifique reportage sur l’ exposition Chanel.
< Une odeur de gingembre « vous fera traverser le siècle de 1905 à 1943 , en Chine et au Japon.
L Irrégulière !!
Votre confiture, je n’en doute pas, doit être un pur régal ! J’ai très envie de me mettre aux fourneaux dès demain, c’est une excellente façon de s’occuper en ce temps de confinement où les journées semblent parfois un peu longues. Merci pour ce partage !!!
Petite requête toute personnelle…Auriez vous une recette pour écrire de si beaux textes empreints d’humour et de poésie ? C’est un tel régal de vous lire !!!!
Le confinement est l’occasion de cuisiner un peu plus peut-être et de tenter des nouveautés. Merci pour votre compliment, j’essaie de ne pas perdre l’humour de vue en ces temps plus propices à l’abattement qu’à la joie guillerette, mais l’exercice demande une peu d’échauffement…
Comment faites vous Philippe pour nous faire une page poétique avec quelques poires, un peu de gingembre et des écrits anciens… Toujours un régal de vous lire ! Merci pour cette petite récréation pré-nocturne … les distractions sont bien rares en ce moment en campagne !
Pontonnette ou Apolline
J’essaie de faire beaucoup avec peu. Les photos réclament finalement assez peu d’ingrédients. ;-)
Trop drôle… J’espère lire ta prose lors de tes prochaines découvertes gustatives de confiture. Et je réserve un pot à l’aveugle à l’avance ;-)
À l’aveugle, c’est un peu risqué ça.
Belle aventure que ces confitures illustrées de magnifiques photos qui sont presque de superbes peintures…
Belle soirée
Michèle
Sa jolie couleur en fait une confiture photogénique.
Hum miam miam, j’en ai l’eau à la bouche !
Tant de poésie dans cet article et de douceur.
C’était le but ! ;-)
Dans ma “période confitures”, je faisais assez souvent des confitures aux épices. J’ai retrouvé cette année une gelée de coing à la vanille de 2011 : encore délicieuse ! J’aimais bien aussi une pointe de badiane et de gingembre justement dans les pommes! Désormais, je ne fais plus que de la gelée avec le raisin de ma modeste treille, 3 kg de jus pourtant cette année, et superbement goûteuse! Je ne mange pas de confitures – ou si peu – mais quel plaisir que de les cuisiner! Merci pour l’idée des poires, c’est à essayer!
Elle ne doit pas être mauvaise du tout cette gelée de raisin faite après les vendanges. ;-)
Un enchantement gourmand !
Amitié
Merci Neil.
Ah je ne sais si ces pots enfouis seront délicieux mais que j’aime ton humour!!!j’en redemande encore et encore.
Mais revenons en à la confiture : n’as tu pas forcé avec le gingembre ???? Moi je l’aime à toutes petites doses mes papilles si fragiles ne l’acceptent que comme ça .
J’ai noté la recette et vais m’y mettre . Merci pour le partage.
Le résultat est très bon, mais effectivement le goût du gingembre prend le pas sur la poire. Je préconiserais d’en mettre un peu moins.
Miam !
Il te faut faire de belles étiquettes maintenant ;-)
Je t’embrasse
isa
Il y a eu des bouteilles immergées sous les mers, les truffes sous les chênes et maintenant vos confitures enfouies dans votre jardin.Même un chien truffier s’y casserait les crocs, donc il reste l’espionnage, et il va falloir faire vite vu que vous entamez les derniers pots! Pour ma part, j’ai fait de la confiture des fruits de mon goyavier du Brésil ou feijoa qui a donné des fruits pour la 1ere fois cette année. Les fruits ont un goût à la fois de fraises, d’ananas et de goyave.Ces fruits sont un peu acidulés j’ai rajouté du sucre de coco et des zests de citron.Originale aussi n’est ce pas ?
Non seulement votre recette est originale, mais elle doit être absolument délicieuse. Puisse votre goyavier s’en sentir flatté et vouloir être généreux de nouveau l’année prochaine.
L’essentiel n’est-il pas de se souvenir de l’endroit exact où tu as enterré tes pots ? Dans un jardin partagé ?
Si tu tombes sur un os, c’est raté.
Et si Médor tombe sur ta confiture, je ne te dis pas son désarroi…
Ceci dit, j’ai tous les ingrédients pour concocter ta recette, et je me demande encore ce que je fabrique devant cet ordi, au lieu d’être devant ma marmite…
Photos sublimes, oui bien sûr, mais je me répète non ? ;-)
Dominique
Tu mets le doigt sur un problème : avec ma mémoire en forme de passoire, je risque de ne plus savoir où trouver les pots effectivement. Mais comme je risque aussi de ne même plus me souvenir d’avoir fait de la confiture, ce ne sera finalement pas un si grand problème. ;-)
Merci pour cette recette bien tentante et si joliment mise en scène, cela donne très envie de s’y mettre au plus tôt.
J’en prends note tout de suite, il me manque juste le gingembre frais.
Belle journée
Monique
Sans gingembre ce sera très bon également, mais ça aura moins le goût de gingembre. ;-)
Quel plaisir ce méli mélo d’humour, de poésie, de gourmandise …un vrai régal! Pour moi le gingembre doit être utilisé avec parcimonie , il a alors un goût très subtile . Vos photos sont magnifiques et le texte épatant, merci de me faire sourire en cette période bien tristounette.
Je mettrai moins de gingembre une prochaine fois, ce sera plus équilibré, plus gentil pour ces malheureuses poires dont le goût délicat passe à la trappe.
Je ne mange pas épicé, ma cuisine est assez fade (mais je tente un peu d’évoluer) Sur les conseils d’une amie j’ai fait potiron/orange, confiture de saison. Ça change des classiques : abricots – fraises etc. Comme je ne dois pas manger de la confiture j’en fabrique tous les ans avec les fruits -bio- du jardin des voisins et je fais des cadeaux ! Explications poétique et drôle.Bonne gourmandise avec thé et tartines grillées. Miam miam
Votre confiture a l’air délicieux, mais je préfère les poires…`natur`, pourtant la présentation donne envie d’aller dans la cuisine. Merci pour ce post si…doux