Pendant quelque temps la galerie des Sculptures et des Moulages a été exceptionnellement ouverte en semaine. Cela tombait bien, je devais aller à Versailles et le projet de la visiter figurait dans le coin des choses à faire de mon cerveau. Ce coin rempli de toiles d’araignées a été épousseté pour l’occasion par une armée de neurones dûment mobilisés, ceux souffrant d’asthme ou d’allergies étant restés retranchés à l’arrière. J’ai ressenti un vague mal de tête, comme à chaque fois que je réfléchis, mais rien de d’alarmant.
Dans la Petite Écurie du château de Versailles (en face de la Grande) chevaux et stalles ont disparu. Des hôtes de plâtre et de marbre occupent les lieux depuis les années 70. Sont entreposées là des copies des plus belles sculptures de l’Antiquité grecque et romaine réalisées depuis le XVIIe siècle en provenance du Louvre essentiellement. À ces copies s’ajoutent des statues des jardins du Château, protégées désormais des affres de la météo et du vandalisme.
Tandis que l’entrée du Château rejetait et absorbait un flot ininterrompu de touristes, la galerie des Sculptures ne semblait être que pour moi : aucun autre visiteur à l’horizon. Croyez-moi, se retrouver tour à tour en tête-à-tête avec Latone, Apollon, Artémis, Bacchus, Silène, Dionysos et tant d’autres, cela fait forte impression. Il faut dire que cette somptueuse statuaire rivalise de beauté avec les lieux mêmes dans un jeu subtil de mise en valeur réciproque.
Après cette traversée du temps mythologique et historique j’ai fait le tour du bassin des Suisses, une promenade à l’abri du soleil de 3 km où je n’ai croisé qu’une bande de jeunes insouciants bravant l’interdiction de s’y baigner (ah, c’est beau d’avoir 18 ans !) et de rares personnes promenées par leur chien. En fin de compte Versailles est une ville calme. Les touristes se concentrent sur le Château et sont trop fatigués pour faire quoi que ce soit d’autre ensuite, ou trop pressés par le temps : le car n’attendra pas !
Petite Écurie du Roi
Galerie des Sculptures et des Moulages
Ouverture de 12h30 à 18h30 tous les samedis et dimanches entre le 1er avril et le 31 octobre.
solitude ?…personne ?…ce n’est pas vrai, …et tous ces gens en plâtre qui animent la galerie et que vous nommez à plaisir ?c ‘est une belle rencontre et dont on peut imaginer…ce que l’on veut…un peu académiques quand même. Merci pour la promenade .
Aucun d’entre eux n’a daigné me parler. D’où sans doute ce sentiment de solitude. ;-)
Toujours aussi charmant de vous suivre au gré de vos déambulations. Le charme opère encore cette fois ci sans oublier votre humour si élégant !
Merci Caroline, mais ce n’est pas de l’humour, mes neurones ont vraiment des balais et des plumeaux ! ;-)
En effet , Philippe , cette galerie est très » habitée » !
Ces personnages , statiques de fait , sont beaux à admirer et, permettent d’agréables mises en scène et de réflexions bien personnelles , loin de la rue et des insectes ou autres pollens !!!…..
Jolie promenade dans la verdure ,entouré d’eau , avec peu de passants …De l’ombre , une aubaine ,et le loisir de méditer …..C’est un peu cela le bonheur , non ? Bonne continuation d’un bel été ….
Hélène
Le bonheur je ne sais pas mais la solitude, la contemplation, le silence et la nature sont déjà de solides piliers du bien-être intérieur.
Bonjour Philippe
Très belle balade au milieu de ces sculptures, accompagnée comme toujours de cet humour qui vous caractérise si bien. Je peste toujours d’être loin de Paris pour toutes ces sorties si intéressantes à mes yeux et en même temps la sauvageonne que je suis ne supporte pas la foule. Ce silence que j’aime tant, qui soigne, qui régénère. Mais la société d’aujourd’hui trouve normal de hurler, de vous bousculer voire vous applatir dans une file d’attente, etc…
En ce moment la foule ce n’est pas ce qui manque en bord de mer, je me ressource dans mon petit jardin avec le chant des oiseaux et leur va et vient dans mes soucoupes remplies d’eau fraîche.
Et comme toujours je vous envoie un grand bol d’air iodé de Royan.
Je vous souhaite un bel été.
Marie Christine
Aucun endroit n’ai jamais parfait. Mais la qualité de vie que vous devez avoir est certainement bien enviable. Et puis Royan retrouvera le calme dans quelques semaines. Les vacanciers seront partis mais pas le soleil, et pour pourrez alors vous aventurer hors de votre jardin protecteur.
Cher Philippe, Qu’il est agréable de mettre mes pas dans les vôtres et de déambuler dans cette galerie en votre compagnie ; galerie si habitée de tant de statues. J’ai déjà une impression de fraîcheur due aux épais murs ; ce que j’apprécie car, ici près de Béziers, nous frôlons les 34° à l’ombre… Je prends le temps de détailler vos clichés et admire toujours « votre œil ». Vraiment MERCI.
Je vous souhaite le plus agréable des étés. Anne Marie C
C’est donc vous Anne-Marie qui avez failli me faire trébucher ? ;-)
J’avoue et implore votre indulgence !
Un musée pour soi tout seul : un rêve.
J’aimerai tellement pouvoir revisiter Giverny sans un touriste , ni marchand du temple.
Belle visite.
Merci pour le partage.
Sylvie
Il faut croire que nous ne sommes pas très partageurs.
Merci infiniment Philippe pour cette superbe visite.
J’apprécie tellement de vous lire, de vous suivre en pensée le long de ces personnages célèbres sculptés et comme toujours, votre humour ne me laissera jamais indifférente :)
J’ai l’impression qu’un siècle s’est passé depuis votre dernier article, vous nous avez manqué.
Je vous souhaite de belles vacances et vous dis, à bientôt :)
Un siècle ? Presque ! Et nous faisons toujours aussi jeunes ! :-)
Pas de vacances programmées ce qui ne m’empêche pas de passer un été agréable pour le moment. Bonnes vacances à vous si vous partez.
Si l’attente, celle d’un nouveau billet signé Gris-Bleu, peut être délicieuse, n’en profite pas s’il te plait, et reprends ton rythme ! Hum, je sais ô combien depuis quelques temps à quel point la vie impose des priorités et les blogs n’en font certes pas partie.
Bien, toute cette laborieuse introduction pour me joindre au chœur de tes admiratrices les plus fidèles. Texte et photos s’enchainent et mettent remarquablement en valeur un moment unique partagé avec ces antiques people sans artifice. Fuir la foule est un exercice dans lequel tu excelles, d’ailleurs je m’y entraine moi-même, afin de nous faire partager ce qui soi-disant sauvera le monde, la beauté.
La détestation des lieux bondés finit par modeler le cerveau d’une manière particulière qui lui permet de trouver des parades, de devenir un pro de l’évitement ! Ton entraînement va immanquablement payer.
Encore une visite grandiose ! Voilà une autre bonne occasion de retourner à Versailles. Merci d’avoir partagé tes si belles photos.
Bertille