Le somptueux musée Jacquemart-André met à l’honneur le peintre danois Vilhelm Hammershøi (1864-1916) jusqu’au 22 juillet 2019. Sa peinture est confrontée à celle d’artistes de son entourage : son frère Svend Hammershøi, son beau-frère Peter Ilsted et son ami Carl Holsøe.
Vilhelm Hammershøi peint son environnement domestique familier, des nus ou des paysages champêtres en les dépouillant beaucoup. Les œuvres qui en résultent sont très austères, étirant à l’infini une gamme chromatique restreinte essentiellement au bleu, au noir et au blanc. Certains tableaux semblent recouverts d’un léger voile, ce qui est particulièrement le cas de ceux qui représentent des éléments d’architecture. De l’ensemble se dégage une impression de lourde immobilité, de grand silence. Si cela distille un certain charme, il manque sans doute à ces toiles le petit hiatus qui en romprait la monotonie.
La sévérité danoise de Vilhelm Hammershøi offre en tout cas un intéressant contredit aux fastes de l’hôtel Jacquemart-André. Difficile de concevoir un contraste plus saisissant.
Je reparlerai de tout cela dans quelques jours sur le blog, le lieu et l’exposition méritant bien un doublet. D’autant que mon appareil photo, après un long sommeil, ne tenait plus en place pendant ma visite.
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Hammershøi, le maître de la peinture danoise
Du 14 mars au 22 juillet 2019
Musée Jacquemart-André
158 Boulevard Haussmann, 75008 Paris
Bertille dit
C’est rien de dire que c’est sobre… Mais intéressant !
J’aime bien, je ne connaissais pas, en fait. A voir lors d’une virée parisienne, rien que pour le lieu dont je ne connais que l’extérieur. Bel écrin pour une expo ; d’autres artistes en rêveraient. Merci Philippe.
Bertille
Philippe Joubert Lussac dit
Bertille, si vous en avez l’occasion, je ne peux que vous inciter à vous y rendre, je suis certain que vous ne le regretterez pas.
Gayot Jean-Paul dit
Eh bien voilà, en un clic je me suis évadé à Paris, j’ai rêvé devant des couleurs que je ne trouve pas ici, des dorures, des verts Céladon, une maison presque princière… Cela m’a fait du bien à l’âme ! Merci. A bientôt.
Philippe Joubert Lussac dit
La beauté rassérène !
neill dit
Bonjour !
J’ ai admiré , j’ ai aimé
Merci pour ce reportage
Amitié
Neill
Philippe Joubert Lussac dit
Il n’est pas tout à fait fini, une saison 2 va bientôt arriver.
Chantal C. dit
Un (voire LE) de mes musées préférés. Avez-vous lu le livre (vendu dans la librairie adjacente au salon de thé) relatant l’histoire de Nelly jacquemart et de son mari, M. André ? Passionnant, et l’histoire de la construction de leur hôtel particulier y est très détaillée.
Et le salon de thé ? Vous ne parlez pas du salon de thé installé dans la bibliothèque ? Un vrai bonheur : la sérénité et la gourmandise réunies en un même lieu … La terrasse l’été est également un vrai régal.
Philippe Joubert Lussac dit
J’ai vu le livre mais je ne l’ai pas acheté. Quant au salon de thé, j’ai plutôt tendance à fuir ce genre d’endroit trop rempli de congénères à mon goût. ;-)
Laure dit
Dans le genre austère, ça a l’air magnifique. Le silence et la retenue sont palpables. La solitude aussi. On peut tout imaginer. Merci pour cette belle découverte.
Philippe Joubert Lussac dit
L’épure laisse toute sa place à l’imagination…
Polly dit
“Le repos”, je l’ai en affiche chez moi, depuis des années. C’est un tableau (et un peintre) dans lequel je peux me perdre durant des heures… Ce n’est (à mon goût) ni serein, ni austère, c’est riche et profond, mon oeil n’est détourné par rien de l’essentiel (ne me demandez pas quel essentiel, comme pour tout tableau -ou toute oeuvre ?- c’est à chacun de trouver le sien). La justesse du trait (qui n’est jamais pourtant défini, précis) et l’apparente économie de la gamme chromatique en effet, n’y sont pas pour rien. Il y a aussi toute une série de fenêtres, dont je n’arrive pas à trouver de reproductions à la portée de mon budget, qui m’enchante et illumine mon regard et un “Montague street, London” dans lequel j’arrive à entrer lorsque je me concentre bien. J’en ressors avec un peu de brume dans les cheveux et un grand spleen à l’âme… tout ce que j’aime !!
Merci Philippe pour ce début de promenade que j’irai prolonger aussi vite que possible…
Philippe Joubert Lussac dit
Polly, vous allez passer un très bon moment au Musée Jacquemart-André alors. J’ai pour ma part été plus sensible à deux tableaux de Carl Holsøe que je trouve très beaux, dans la même veine qu’Hammershøi mais laissant deviner un bonheur domestique un brin plus lumineux.
Polly dit
Comme je ne connaissais pas Carl Holsøe, je viens de me précipiter sur mon moteur de recherche et… oui, vous avez raison c’est un brin plus lumineux en effet et je chercherai les tableau lorsque j’irai à l’exposition.
Mais je crois que je ne veux pas de son bonheur domestique ! Je veux les gris-bleus légèrement floutés, les tableaux mystérieux et faussement inactifs de Vilhelm ;-)
(Philippe, les travaux sont enfiiiiiiiiiiiiiiiiiiin terminés – 6 mois, une paille !!- Je suis en train de remettre du vert dans tout ça; dès que c’est terminé on se fait un petit tea time Holsøe vs Hammershøi au soleil du printemps ? ;-)
Philippe Joubert Lussac dit
Polly, j’attends depuis tout ce temps avec une patience infinie, mais vous risquez de ne plus me reconnaître : je suis devenu un mignon squelette vêtu de toiles d’araignées… En dehors de ce petit/maigre détail, je dis ouiiii pour le tea time au soleil bien sûr. :-)
Polly dit
Chouette !! Dépoussiérez-vous le squelette et le veston… mais vous avez encore un peu de temps pour choisir la brosse : on se gèle un peu, non ? C’est vous dire si le reverdissement avance vite !!!
Mais ça vient… Ne tardez pas trop pour la brosse quand même ☺☺♥
Philippe Joubert Lussac dit
Je me dépoussière, je me remplume un peu, et je suis tout à vous ! ;-)
Sara Bagés dit
Ce que cette exposition me transmet c’est du calme, le calme, parfois tendu, de la société danoise.