Le musée Cernuschi consacre une magnifique exposition à trois peintres vietnamiens : Lê Phô (1907-2001), Mai-Thu (1906-1980) et Vu Cao Dam (1908-2000). Tous trois formés à l’École des beaux arts de Hanoï, ils arrivent en France dans les années 30 et y feront toute leur carrière. Leur style commun passe d’abord par la technique de la peinture sur soie à laquelle seul Mai-Thu restera fidèle. L’exposition rassemble 150 œuvres qui rivalisent de délicatesse et de douceur. J’ai été particulièrement sensible aux peintures sur soie qui offrent des teintes sourdes et une impression de flou léger. Mais comme à chaque fois que sont montrés des dessins préparatoires dans une exposition, ce qui est le cas ici, c’est vers eux que va ma préférence. Le mouvement de la main dans ses balbutiements, dans sa recherche, dans son travail de répétition, y est toujours touchant.
Après avoir quitté le musée j’ai flâné au parc Monceau. Des coureurs couraient, des marcheurs marchaient, un mannequin mannequinait devant un photographe et son équipe. Quant à moi je scrutais les plantes et les arbres pour les identifier. C’est une manie que j’ai quand je vois des végétaux, une façon de mesurer mes connaissances en botanique autant que leurs limites, certains de ces végétaux persistant obscurément, allez savoir pourquoi, à demeurer dans l’anonymat.
Femme à la cigarette, de Mai-Thu (1932) :
À gauche, La mariée de Mai-Thu (1961)
Canard et lotus, de Lê Phô (encre et gouache sur soie) :
Triskell dit
La rentrée culturelle parisienne est si riche que je ne sais où donner de la tête. Cette exposition s’ajoute à ma liste, avec mention “à voir absolument” ! Ton post est à la hauteur de le finesse et la délicatesse des œuvres présentées.
Ah, Monceau, mon parc lorsque j’étais encore dans la vie dite active (car les retraités ne fichent rien c’est bien connu…) J’y passais mon heure de déjeuner dès qu’il faisait beau, et j’en mitraillais tous les recoins, dont cette fameuse arche corinthienne.
Merci de ce reportage, de ces photos superbes, tout cela donne des bouffées d’euphorie au cœur de l’automne.
Dams Lydie dit
Bonsoir triskell , comme vous le dite si bien , son post est vraiment à la hauteur de de la finesse, la délicatesse des oeuvres présentées .
Philippe Joubert Lussac dit
Ce n’est pas une grande expo (environ 150 œuvres), tu peux l’ajouter facilement à ta “to do list’, les autres expos ne devraient pas en prendre ombrage. ;-)
Annfil dit
Quelle merveilleuse façon de visiter Paris, C’est un quartier que j’adore avec ces immeubles extraordinaires, j’ai travaillé quelques années dans ce quartier et j’appréciais la beauté du lieu.
Une expo à voir absolument, merci pour l’info.
Toujours un bonheur de te lire et ces photos tellement romantiques.
Philippe Joubert Lussac dit
Merci ! ;-)
lili dit
Un régal …cette alliance peinture et immeubles parisiens, sans lever la tête et même à 800kms Il s’introduisent chez moi, dans mon fauteuil… j’ ai oublié la distance de ”mon Paris” .l’ art de peinture délicate, allié à ces détails magnifiques hélas combien passent devant sans les remarquer, nez dans le trottoir, le pas pressé, merci de nous mettre l’oeil dedans, (et non le nez). Je me demande comment les habitants qui ont les fenêtres derrière la glycine voient le jour pendant la période feuillue ? il faut l’adorer pour ne pas l’alléger un peu. De l’extérieur, quelle extase, quelle vitalité elle grimpe hardiment son Everest Haussmannien.. comme .je les aime ces feuilles tendres à tige de Titan, de tout coeur, merci ! Elizabeth (du Luberon.)
Philippe Joubert Lussac dit
Je me suis posé la même question. L’appartement est au moins sur une façade plongé dans le noir. De l’extérieur c’est en tout cas très beau.
lili dit
j’aime me laisser aller à supputer leur générosité envers les passants à l’extérieur au prix de l’ombre , ou ne pas freiner l’escalade de la glycine pleine de vigueur, ou encore…que leur cœur soit tellement illuminé qu’ils ont ‘dans la peau’ comme ces délicates guirlandes “grain de riz” qui parsèment leur intérieur (sic) telles des lucioles pour ne pas se cogner dans les meubles ! Et pour clôre, j’allais dire, “amitiés”…sans vous choquer. Douce journée, l’oeil ‘frais’….Elizabeth
Sissi94 dit
J’attends ma nouvelle carte Pass Paris musées pour m’y rendre.
La dernière exposition sur les chevaux était très décevante: un grand cheval sorti des réserves et les jolies musiciennes dans la vitrine de la salle au Boudha, installées là depuis de nombreuses années.
Sylvie
Philippe Joubert Lussac dit
Bonne visite prochaine alors !
defilenpinceau dit
Mille mercis de nous offrir un peu de cette exposition qui, je n’en doute pas, doit être magnifique. Joli quartier aussi où j’ai travaillé quelques années, rue Alfred de Vigny mais il y a si longtemps….
Belle soirée à vous
Michèle